M. Mélenchon interpelle M. Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance au sujet de la situation de la SAM (Société Aveyronnaise de Métallurgie) située à Viviez (Aveyron).
En 2017, cette entreprise qui produit des pièces en aluminium pour l’automobile, a été placée en redressement judiciaire malgré sa rentabilité économique. Elle a alors été reprise par le groupe chinois Jinjiang, troisième producteur mondial d’aluminium. Celui-ci prévoyait d’investir 18,5 millions d’euros sur le site. Il ne l’a pas fait. Au contraire, il a vendu la moitié des machines et fait une plus-value conséquente sur la revente des bâtiments.
Aujourd’hui ses salariés sont en lutte pour défendre leurs emplois. Quand l’usine est reprise en 2017, elle comptait 430 salariés. Aujourd’hui, ils et elles ne sont plus que 357. Les syndicats craignent que ce chiffre soit encore divisé par deux. En effet, la SAM a été à nouveau placée en redressement judiciaire en 2019.
Elle attend depuis un repreneur qui fasse une offre de reprise sérieuse. Le seul repreneur, l’entreprise espagnole CIE, a fait une offre ne gardant que 150 salariés sur les 357 actuels. De plus, CIE ne veut donner aucune information aux salariés sur son business plan et ses investissements. Pour finir, l’entreprise espagnole refuse de prendre en compte les 10 millions d’euros de chiffre d’affaires supplémentaires donnés par Renault à l’entreprise ainsi que les 800 000 euros de subventions de l’État et celles promises par la région Occitanie.
Les salariés, réunis régulièrement en assemblée générale, refusent une reprise qui ne soit pas viable économique et socialement, et qui correspondrait à un nouveau pillage industriel. À juste titre, ils dénoncent une offre de reprise insuffisante avec des références de production promises à une obsolescence très rapide. Pourtant, Renault refuse d’envisager un autre repreneur que CIE prétextant ne vouloir travailler qu’avec de grands groupes industriels.
Par ailleurs, Renault est le principal client de la SAM. Pourtant, plutôt que de soutenir son sous-traitant français, il fait de plus en plus fabriquer ces pièces par plusieurs autres fournisseurs concurrents, y compris à l’étranger. Cela est regrettable. Aucune entreprise ne peut être rentable si on ne lui offre pas les moyens de travailler.
Pour pérenniser l’avenir de cette entreprise, il est urgent que Renault et l’État donnent des gages de soutien pour son activité. Les salariés plaident pour une diversification des productions. Ses possibilités sont nombreuses. La fonderie, qui produit déjà des pièces pour les véhicules électriques et hybrides, pourrait être plus globalement un secteur industriel clé de la bifurcation écologique.
Par conséquent, M. Mélenchon aimerait savoir ce que compte faire le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance pour défendre l’industrie française et plus particulièrement la SAM.