Agriculture Secretary Tom Vilsack along with partners form across the globe focused on catalyzing greater public-private investment and cross-sectors partnership in a climate-smart agriculture and food system innovation, raising global ambition and underpinning mor rapid transformative climate action at the OP26 in Glasgow, Scotland on 4 November 2021. USDA photo.
Tout ça pour ça ! La nouvelle trajectoire de réchauffement sur la base des promesses de la COP 26 : +2,4°C. Avant la réunion on en était a 2,7°C. 15 jours de Tam Tam émouvant et de postures édifiantes pour gagner 0,3°C ! En toute hypothèse, ce n’est toujours pas dans les clous de l’Accord de Paris ! Quelle pantomime ! La plus grande délégation accréditée à cette COP était celle des lobbies de l’industrie fossile. Les marchands d’alcool en masse au salon de la lutte contre l’alcoolisme, ça ferait rire et ça indignerait.
Pour finir, la déclaration finale comporte un record de rédaction perverse où les amendements de dernière minute réduisent le sens initial à rien. On va entendre le son des clairons pour souligner comment le texte comporte une mention inédite de l’engagement à abandonner le financement des projets d’énergie fossile. On soulignera que ce n’était pas le cas dans l’Accord de Paris. Hourra ! Hourra !
Vu de plus près, c’est à pleurer. La formule finale est bien plan-plan. Deux mots réduisent à néant le volontarisme que la phrase voulait exprimer. Il faut en effet, dit le texte, «accélérer les efforts vers la sortie de l’énergie au charbon sans systèmes de capture (de CO2) et des subventions inefficaces aux énergies fossiles». Bien joué les magouilleurs ! «Efforts» et «Inefficaces» ont été ajoutés au cours des négociations. Mais personne ne sait qui décide, ni quels sont les critères de l’inefficacité ! Relisez la phrase sans ces deux mots et vous verrez qu’elle disait autre chose avant ces rajouts.
Il y a plus grossier, si c’est possible, à propos de l’accélération des mesures pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre. La phrase affirme le principe mais elle prévoit une exception si générale qu’on peut parler de moquerie. En effet elle est réduite à néant par la possibilité «d’aménagements» pour «circonstances nationales particulières».
Dans le détail, tout est du même acabit. Exemple : pour les engagements de réduction sur le méthane. Plus de 100 pays s’engagent à réduire les émissions de méthane de 30 % d’ici 2030. Mais l’objectif fixé n’est toujours pas conforme avec la réduction nécessaire des émissions de méthane fixée par l’ONU. Il faudrait que ce soit moins 45% pour que la température reste en dessous en-dessous de 1,5°C de réchauffement.
Même situation à propos des énergies fossiles. À la dernière minute, la France rejoint la liste de la vingtaine de pays qui promettent d’arrêter de subventionner les projets fossiles à l’étranger d’ici fin 2022. Comique de situation : que valaient les arguments défendus par la LREM à l’Assemblée contre notre amendement sur ce sujet ? Pourquoi avoir rejeté notre amendement en ce sens déposé lors du projet de loi de finances deux jours avant ? Mais en petites lettres, il est spécifié : l’initiative prévoit que seuls seront stoppés les projets qui ne sont pas assortis de dispositifs de captage-stockage du CO2. Du bla-bla. En effet, en France, aucun projet ne sera arrêté car tous prévoient ces dispositifs de captage. Il s’agit de géo-ingénierie inefficace et immature. Bref, encore une tactique dilatoire pour continuer sans que rien ne change !
Hélas, donc, c’est l’impasse. Il ne se passera rien de vraiment important. Pourquoi ? Parce que le caractère purement déclaratoire de ces engagements fait de la diplomatie climatique actuelle une pure incantation. En effet, le célèbre Accord de Paris n’a prévu aucun mécanisme de sanctions. La litanie des promesses peut donc se transformer en compétition d’affichage diplomatiques et de gesticulations.