Ce jeudi 18 novembre, le Haut Conseil pour l’Avenir de l’Assurance Maladie (HCAAM) étudiait un projet de rapport sur l’assurance maladie de la Sécurité sociale et les complémentaires santé (mutuelles et assurances). Ce rapport donne raison à l’Avenir en Commun. En effet, selon ce qu’on peut en lire dans la presse, puisqu’il n’est pas public, sa conclusion est que l’intégration des complémentaires privées dans la Sécurité sociale serait une mesure à la fois efficace sur le plan de la santé publique et économe financièrement. C’est précisément le scénario « 100% sécu » que j’étais le seul candidat à défendre dans la précédente élection présidentielle et qui se retrouve à nouveau dans notre programme pour 2022. La pandémie a réveillé quelques grandes consciences dans le monde de la santé apparemment. Tant mieux !
On découvre que le droit universel à la santé et d’accès aux soins n’est pas un coût, mais au contraire un bénéfice pour la société. Quand un virus comme le coronavirus frappe, l’état de santé global antérieur de la population est un facteur d’influence très important sur les dégâts qu’il peut faire. Or, le renoncement aux soins fait partie de ces phénomènes devenus massifs en France bien qu’ils restent souvent invisibles aux yeux de la bonne société. En 2018, un Français sur trois a renoncé à se faire soigner, dans la moitié des cas en raison d’un reste à charge trop élevé, après remboursements.
Avec un reste à charge de plus de 200 € par famille en moyenne, soit près de 15 milliards d’euros par an, la France n’atteint pas l’objectif d’une santé accessible pour toutes et tous. C’est pourtant un principe constitutionnel. Et encore, c’est sans compter les prix des complémentaires. Alors qu’elles avaient promis une certaine modération compte tenu des économies faites pendant la crise sanitaire, les complémentaires santé ont augmenté leur tarif de 4,3% en moyenne en 2021 selon l’UFC Que Choisir.
C’est pourquoi les insoumis militent depuis des années pour un remboursement universel, à 100%, des soins par la sécurité sociale. Nous avons de longue date présenté un scénario pour le financer. Les mutuelles et les complémentaires ont des « frais de gestion » bien plus élevés que la Sécurité sociale. Il s’agit du coût de la publicité et de leur bureaucratie privée. En les intégrant dans la Sécurité sociale, on produit automatiquement une économie de ces frais. En y ajoutant les économies faites grâce à la fin des dépassements d’honoraires et un meilleur encadrement des prix des médicaments, on peut financer non seulement l’absorption des complémentaires privées, mais aussi l’extension des remboursements de la Sécurité sociale pour tout ce qui reste aujourd’hui à payer de la poche des patients. Tout cela est chiffré sérieusement et préparé de longue main.
Le rapport du Haut Conseil pour l’Avenir de l’Assurance Maladie vient en renfort de cette idée. C’est tant mieux. Mais attention aux bonnes idées récupérées avec de mauvaises intentions. Il se dit que Macron pourrait s’emparer de ce rapport pour nourrir son programme. Mais lui prend le problème par un autre bout que le notre : celui de la « complexité » des « doubles remboursements ». Car aujourd’hui, un même médicament ou un même soin peut être remboursé à la fois par la Sécurité sociale et la complémentaire. Il s’agirait pour Macron de mettre fin à cela. On voit venir de loin l’entourloupe : créer une offre de soins à minima remboursée à 100% pour la sécu et laisser tout le reste à des assurances privées. Cela ne serait pas étonnant de la part de celui qui veut déjà affaiblir le système de retraites par répartition pour faire la part belle aux fonds de pension.
Les macronistes n’ont évidemment aucune intention de proposer le remboursement universel des soins de santé par la Sécurité sociale comme nous le faisons. La meilleure preuve est qu’ils ont voté contre à l’Assemblée nationale. Car nous l’avons proposé en amendement aux projets de loi de financement de la Sécurité sociale plusieurs fois. Olivier Véran lui-même a plusieurs fois rendu des avis défavorables, comme rapporteur général du PLFSS. Comme ministre de la Santé, il s’est arrangé pour être absent en commission au moment de la discussion autour de cet amendement. Avant de réapparaitre en séance une fois qu’il était déclaré irrecevable. Les choses sont claires : pour les 100% remboursé par la sécu, le seul vote disponible en avril prochain, c’est l’Avenir en Commun !