2017 sera une année charnière en Europe. Notre Plan B n’est pas une discussion abstraite. On a vu en Grèce combien il est vital de pouvoir faire autrement que ce qu’exigent les créanciers. Nous savons que le même coup d’État financier sera appliqué à tous ceux qui résisteront. Nous devons nous préparer à faire face. D’autant que nous avons en tête le calendrier précis qui nous attend.
L’année 2017 aura une très grande importance pour toute l’Europe. Ce sera son heure de vérité. Déjà, notons que ce seront les 60 ans de la signature du traité de Rome de 1957, fondateur de la Communauté économique européenne. Voilà une occasion unique de bilan sans concession et de remise à plat total des traités. Ça tombe bien, c’est ce qui est prévu ! L’agenda 2017 est propice aux évolutions soudaines.
Savez-vous qu’un nouveau traité européen sera mis en chantier ? Oui, carrément « pas vu à la télé », n’est-ce pas ? C’est ce qu’ont décidé les « 5 présidents » de l’Union européenne. Car il y en a cinq, pas moins ! Donald Tusk, président du Conseil des chefs d’État et de gouvernement, Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, Jeroen Djisselbloem, président de l’eurogroupe des ministres des Finances de la zone euro, Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne et Martin Schulz président du Parlement européen. Pas un français ! C’est noté. Ces cinq-là veulent renforcer l’intégration autoritaire de l’UE au nom de « l’achèvement de l’union économique et monétaire ». La Commission européenne a proposé un calendrier en ce sens. D’ici au 30 juin 2017, elle va explorer les possibilités de renforcement de cette intégration sans changement des traités. Mais en parallèle, dès cette année, elle va nommer un groupe d’experts pour plancher sur un éventuel nouveau traité. Et au printemps 2017 est prévue la publication d’un paquet d’orientation (Livre Blanc) sur l’achèvement de l’Union économique et monétaire comprenant un changement des règles des traités. La France doit donc anticiper et arriver avec ses exigences ! Elle fera du zèle comme d’habitude derrière madame Merkel.
L’année 2017 sera décisive aussi sur le plan électoral en Europe. 2017 est la date butoir fixée par le Premier ministre britannique pour organiser le référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne. La presse dit qu’il pourrait avoir lieu dès cette année. L’heure de vérité arrivera peut-être même plus tôt que prévu ! Quoi qu’il en soit, les deux premières puissances du continent, la France et l’Allemagne, vont voter en 2017 à quelques mois d’intervalles. En France, ce sera l’élection présidentielle en avril et mai, puis les élections législatives en juin. En Allemagne, des élections législatives auront lieu en septembre. Un nouveau traité promis et des élections dans les deux premiers pays de l’Union c’est un alignement des planètes exceptionnel ! Je crois qu’il faut travailler sérieusement pour ne pas se faire voler le débat et imposer en catimini une décision. Quand le porte-parole de EELV déclare que si j’étais vainqueur des primaires on ne serait pas obligé de me suivre parce que je poserai un problème à propos de l’Europe, j’ai vu un très mauvais signe donné par quelqu’un qui sait très bien quel va être l’agenda de l’année 2017. Et pourquoi l’enjeu européen va être central. Le vainqueur de la présidentielle devra avoir une position claire sur ce sujet.