En fait, avec les « Panama papers », les questions se bousculent. C’est un bienfait pour notre cause que ce coup global porté à la crédibilité du système qui permet, facilite et encourage ce genre de trafics. Vienne le temps de la justice et des châtiments. Ils sont à notre portée. Par exemple, cette affaire ramène la banque « Société Générale » dans les filets de la curiosité publique. Cette banque a créé près d’un millier d’entreprises bidons à Panama pour aider les fraudeurs à voler l’État. La Banque est dans le top cinq des banques les plus présentes dans ce genre de voltige malhonnête. Va-t-elle encore dire qu’elle ne savait pas comme dans l’affaire Kerviel ? Va-t-elle trouver un nouveau bouc émissaire du type de Kerviel pour lui faire porter le chapeau de ses turpitudes ? Il va de soi que la présomption de mensonge doit jouer contre elle et que ses comptes doivent être épluchés de fond en comble. Pour ma part, je crois qu’il faut mettre sous tutelle cette banque vu l’ampleur de la fraude.
Et cela aussi compte tenu du risque qu’elle fait courir au système financier tout entier par ses sauts périlleux et combines. Car la Société Générale fait partie des dix banques « systémiques » du monde. C’est-à-dire que leur chute affecterait tout le système mondial. Cela lui sert à faire peur, à écarter les curieux et encourager les aveugles volontaires. Mais cela ne peut être un prétexte à impunité permanente. De toute façon, on peut se demander aussi d’une autre façon aujourd’hui pourquoi aucune enquête indépendante n’a été menée pour vérifier si la perte dont elle se prétend victime avec Kerviel est réelle ou pas. Car l’État sur ce dossier a versé 2,9 milliards de dédommagement à cette Banque qui, pendant ce temps, volait l’État bienfaiteur qui l’arrosait. On ne peut en rester à une simple « convocation » à Bercy.
D’ailleurs, Bercy, selon Le Canard enchainé savait ce que faisait la Société Générale à Panama. Comment se fait-il que rien ne s’en soit suivi ? Sont-ce les mêmes personnes à Bercy qui savaient cela et celles qui n’ont demandé aucune preuve du vol avant de dédommager la banque en lui versant immédiatement avec 2,9 milliards d’euros du trésor public ? En tous cas, il est prouvé dorénavant que les dirigeants de cette banque mentent sur des sujets cruciaux. Ils mentent y compris sous serment devant une commission d’enquête parlementaire comme ce fut le cas quand le PDG de la banque a déclaré que non seulement il n’avait pas de comptes offshore dans les paradis fiscaux mais qu’il avait cessé ses activités dans les pays suspects de travailler avec eux.
Décidément, ces « Panama papers » sont une corne d’abondance pour les questions gênantes.