Le coup de force est total. L’interdiction de manifester, venant après le 49.3 et l’état d’urgence, crée dans notre pays une ambiance de tension malsaine. La responsabilité du président de la République est engagée dans le déclenchement de cette violence contre les syndicats et la démocratie. François Hollande doit annuler la décision de son Premier ministre et permettre le retour à la tranquillité d’une vie démocratique normale.
Cette interdiction est un acte totalement disproportionné. Même pendant la guerre d’Algérie, les syndicats n’ont jamais été interdits de manifester ! Ni Juppé ni Sarkozy, dont la politique a déjà elle aussi provoqué d’immenses mobilisations, n’ont eu recours à un tel procédé de régime autoritaire.
Pourtant, la manifestation intersyndicale du 23 juin ne présente aucun danger. D’ailleurs, seul le manque de professionnalisme du ministre de l’Intérieur ou sa volonté de provoquer des incidents expliquent les incidents au cours des précédentes manifestations. Cette interdiction ouvre la voie à des désordres aggravés. Les professionnels savent qu’il est moins difficile d’assurer le maintien de l’ordre public avec une manifestation autorisée, encadrée et des ordres clairs que face à des rassemblements spontanés après interdiction.
Valls pousse au désordre.
Je répondrai demain à l’appel des syndicats. Leur sang-froid est total. J’annule ma présence à la session du Parlement européen à Bruxelles pour être présent dans la rue s’il le faut. Pour le retrait de la loi El Khomri mais aussi désormais pour la défense des libertés publiques. Les députés doivent bloquer la loi El Khomri en censurant le gouvernement début juillet lors du retour de la loi à l’Assemblée nationale. Ils doivent le faire quelle que soit l’origine de la motion de censure. Valls doit partir. Cela devient urgent pour un retour à la normale démocratique dans un grand pays.