Intervention de Jean-Luc Mélenchon sur le Brexit au Parlement européen le 5 juillet 2016. Voici la retranscription de cette intervention :
Vous dites que vous avez l’intention de prendre acte du départ de l’Angleterre de l’Union européenne et qu’il faut pour cela, maintenant, très tristement, réformer l’Europe. Mais vous vous gardez bien de dire comment vous comptez le faire. La seule chose qu’on a entendue jusqu’à présent, c’est monsieur Schäuble nous indiquer que, pour lui, le développement futur de l’Europe, c’est un durcissement encore plus rigide du contrôle sur les budgets des États-nations et un contrôle de plus en plus rigide sur les règles sociales qui sont en train de détruire nos sociétés en faveur du capital.
Je crois que l’Europe qui a été construite, c’est une Europe de la violence sociale, comme nous le voyons dans chaque pays chaque fois qu’arrive un travailleur détaché qui vole son pain aux travailleurs qui se trouvent sur place. Une Europe de la violence politique comme nous l’avons vu appliquée à Chypre et à la Grèce. Et une Europe de la violence guerrière, comme celle que vous êtes en train de préparer face à la Russie.
Tout ça est une folie ! Et je vous le dis : cette Europe-là, les peuples ne cessent de vous le dire, ou bien vous la changez en faveur des êtres humains, ou bien nous la quitterons tous, car personne n’a plus envie de vivre dans un espace pareil s’il s’oppose au moindre fait de sa propre vie pour se développer soi et ses enfants.
En attendant, la vérité est que soit on la change, soit on la quitte. Et cette leçon, vous devez l’entendre. Non, la Grande-Bretagne n’est pas faite de citoyens racistes et xénophobes. Non, le vote « non » n’est pas un vote pour la guerre et contre l’Europe. C’est tout le contraire. Le vote des Anglais comme celui de mon propre pays est un vote pour l’union des peuples, pour la paix et pour la coordination sociale. Mais vous n’en voulez pas !