Édito de L’Heure du peuple du 3 janvier 2016
Le contexte dans lequel s’ouvre 2017 est critique à tous les niveaux. On a rarement observé une telle conjonction d’instabilité mondiale, européenne et nationale. À tous ces niveaux l’ancien ordre chancelle de manière de plus en plus visible mais les contours de la réalité d’après ne sont pas encore bien définis. Et pour cause ! Quand les élites ne savent plus quoi faire, c’est aux citoyens de reprendre la main. Et singulièrement aux plus insoumis dont la créativité et le courage sont la chance des mondes en réinvention. À tous les niveaux des brèches historiques sont ainsi en train de s’ouvrir. Il n’y a aucune fatalité à ce que ce soit le pire qui s’y engouffre. Même si les dangers liés aux risques d’effondrements multiples se rapprochent.
Au niveau géopolitique les nouveaux partisans européens de la guerre froide avec la Russie font courir des risques de guerre généralisée. Et au niveau économique global, les preuves s’accumulent de l’aggravation – et non de la régulation – du système qui avait conduit à la crise financière de 2008-2010. 20 milliards d’argent public vont être injectés pour sauver la 3eme banque d’Italie. Et la BCE est discrètement intervenue entre Noël et le jour de l’An pour soulager la Deutsche Bank elle aussi au bord de la faillite. Et pour éviter au gouvernement Merkel d’intervenir directement. Une banque qui pèse aussi lourd que tout le PIB de l’Italie, au point que le FMI l’a qualifiée de « plus dangereuse au monde »!
Au niveau européen plus aucune autorité politique n’a de légitimité durable. L’Espagne et l’Italie sont de fait sans majorité gouvernementale claire. L’Allemagne et la France dans une inconnue totale sur leur gouvernement à échéance d’un an. Et le Royaume-Uni sur sa trajectoire par rapport à l’UE.
Au niveau national, le système politique de la 5ème République continue à se décomposer. La légitimité que le Président et le Premier ministre sont censés tirer des institutions a totalement disparu. Et l’incertitude règne désormais dans le leadership des partis. En particulier au PS, plus près que jamais de son explosion finale. Les prétendants de sa primaire ne font que parler d’eux-mêmes. Alors que le pays s’enfonce dans la pauvreté, l’air irrespirable et la peur généralisée, avec comme seul rempart de court terme l’état d’exception policier que tous ses candidats approuvent.
Pour franchir ce moment critique à tous les échelons, la révolution citoyenne est la seule méthode collective, pacifique et positive disponible. Il est vraiment temps qu’elle arrive pour abréger les souffrances intenables du grand nombre. Et balayer ceux qui en sont responsables depuis des décennies. En France cette révolution citoyenne a la chance de disposer d’un candidat solide, d’un programme crédible et d’un mouvement ouvert. Une chance historique qu’il faut convaincre chacun de saisir à temps.