Voici venu le temps du grand plongeon dans l’année de l’élection présidentielle. Certes, à l’heure où je publie ce texte je n’ai toujours pas atteint les 500 signatures. Il m’en manque encore vingt. Je crois que je peux avoir bon espoir. Tout le monde n’en est pas là. Mais le tableau général se précise. Ne reste plus que le PS, qui doit désigner son candidat, et François Bayrou, sans doute, annoncer sa candidature. Au PS, c’est chaud. Quatre anciens ministres du président qui a jeté l’éponge réclament pour eux-mêmes une amnistie populaire. Ils comptent sur l’amnésie collective pour la leur accorder. En plus, il faudra donner un euro au PS. Patience. Mais vigilance ! Car les candidats du PS ont tous repris la mauvaise habitude du parler chafouin. Les propositions qu’ils égrènent sont souvent des emballages très trompeurs. Et ce sont une nouvelle fois les salariés et les pauvres qui pourraient être les dindons de la farce. Pendant ce temps, nous autres, on pourra organiser le concours pour élire le roi (ou la reine) de « vas-y-prends-nous-pour-des-poissons-rouges» : lequel des journalistes dira le plus « la primaire de la gauche » plutôt que « la primaire du PS et de ses alliés ». Premier prix : une quiche aux poireaux !
Les suicides continuent a l’ONF, à la Poste et chez les paysans. Emotion perlée, au fur et a mesure. Une caissière fait une fausse couche à son poste de travail. Emotion. Mais cette fois-ci même Joffrin de Libération pense que c’est trop ! Ceux-là aussi s’effrayent eux-mêmes du monde qu’ils nous ont vanté ! J’espère que ceux qui viennent de courir s’inscrire en masse pour participer aux prochaines présidentielles s’en souviendront le moment venu. Le père Noël donne neuf centimes aux smicards et six millions de plus au PDG de Renault. Emotion. Quelle est la limite à la honte ? La résistance à la honte ! Ne dites pas que vous n’êtes pas prévenus !
Alors, comme vous le savez, à la fin du mois, après trois débats télévisés absorbant tout le temps de parole médiatique « à gauche », tout le monde pourra voter moyennant un euro pour désigner le candidat du PS à l’élection présidentielle. En effet ce sera une primaire en mode congrès du PS plus deux dissidents du Modem et de EELV : de Rugy et Benhamias. Et c’est cette parodie que les journalistes continuent d’appeler au fil des heures, en boucle, à mesure des déclarations de uns et des autres « la primaire de la gauche ».
Pourquoi primaire de LA gauche ? Pour attirer le chaland distrait ? Pour pas se faire engueuler par le pouvoir ? Qu’est-ce qui justifie une telle appellation ? Je demande une réponse. En quoi LA gauche est-elle concernée toute entière comme le suggère l’intitulé ? Est-ce vraiment plus long d’appeler ça « la primaire de la belle alliance ». Impossible m’a dit un important dans les médias, « personne ne saurait de qui on parle » ! Ah bon. Mais alors pourquoi ne pas dire « la primaire du PS ». Tortillements gênés. Tout un passé ne veut pas mourir. Les faits intéressent-ils les journalistes ? Pourquoi supposent-ils des limites intellectuelles de leur clientèle incapable d’après eux de comprendre la différence entre « LA gauche » tout entière et le seul PS ?
Non, cela ne les concerne pas. On doit donc, une fois de plus, souligner l’ampleur de cette mystification volontaire. Celle-là est énorme. En effet dans cette « primaire de LA gauche », il n’y a ni le PCF, ni EELV, ni le Parti de gauche, ni le MUD de robert Hue, ni « Nouvelle donne » de Pierre Larrouturou, ni le MRC de Jean Pierre Chevènement, alors même que ces trois petits partis de gauche avaient souhaité y participer et qu’ils furent refusés. Il y manque même ce bout du PS qu’incarne au bureau national de ce parti Gérard Filoche, lui aussi empêché de proposer sa candidature. Donc dans cette « primaire de LA gauche » il n’y a aucun parti qui se réclame de cette mouvance sauf le PS, tout nu, tout seul.
C’est tellement énorme que cela pose beaucoup de questions. Que veulent ceux qui jouent ce rôle de répétition d’un terme sans contenu ? Faire exister coûte que coûte une réalité désormais forclose ? Maintenir la fiction d’un mode du bipartisme coupé entre UNE droite et UNE gauche ? Les mêmes qui ensuite pleurnicheront que la réalité a été différente de ce que « tout le monde prévoyait » ! Tout le monde ? Ce n’est qu’eux. Eux seuls, avec leurs mots truqués pour présenter leur vision de la réalité qui se conforme de moins en moins aux évènements. Une réalité que, de toutes façons, ils ne parviennent plus à faire se plier à leurs vues, même au prix de cet effort de répétition permanent. J’espère que chacun de nos amis se fera un devoir de rétablir la vérité chaque fois qu’il verra passer ou entendra ce mot-propagande « la-primaire-de-la-gauche ».
Au PS c’est chaud ! Ainsi quand Manuel Valls déclare qu’il va mener une « blitzkrieg », c’est-à-dire une guerre éclair en allemand, contre ses concurrents à la primaire du PS. Drôle d’entrée en matière. Dans mon quartier il y a des affiches d’Arnaud Montebourg. « la primaire c’est pas le 49/3 ! C’est votre choix ». Mmmmm qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire ? Sur l’autre affiche c’est son portrait et il dit qu’il veut « libérer les Français ». De qui ? De quoi ? Heureusement, ils ont trois débats pour expliquer tout ça aux gens qui se sentent concernés par eux.
En fait, la préparation de la primaire du PS et de ses alliés est l’occasion d’une incroyable bousculade. Les candidats se disent victime d’un calendrier prévu pour l’arrivée de Hollande. Il est vrai que pour Valls et Peillon, la présence ou non de Hollande déterminait leur candidature. Mais les autres ? N’avaient-ils pas des mois pour se préparer ? Comment se fait-il qu’à trois semaines du vote on ne sache finalement que si peu de choses sur leurs projets ? C’est parce que ce ne sont pas des projets globaux. Seulement quelques mesures à l’intérieur du monde tel qu’il est, sans grands changements en vue. C’est aussi pourquoi tous autant qu’ils sont se donnent beaucoup de mal pour faire du neuf avec du vieux. Ou bien du neuf avec du n’importe quoi, du moment que rien ne change.
Comment comprendre l’idée de transférer sur le salaire direct un allégement de CSG ? Montebourg se veut rassurant : ça ne coutera que six milliards et il les prendra sur le montant dédié au CICE. Ce cadeau fiscal est en effet égal à 6% de la masse salariale. Il a été pourtant décidé par le gouvernement auquel Montebourg, Hamon et Valls participaient. Mais quelle trouvaille ! Encore une fois, c’est l’idée proposée par Le Pen en 2002 puis reprise par Valls et retoquée par le Conseil constitutionnel : rendre la cotisation sociale en salaire direct. Et qui paiera la somme manquante à la sécurité sociale ? L’impôt évidemment, car c’est ce que la loi prévoit. Et qui paie l’impôt ? Ceux à qui on vient d’augmenter le salaire. De plus la mise en œuvre pose question pour la conduite du budget de l’État. Montebourg ne peut croire que cette somme existe parce qu’elle serait dans le montant du CICE. Oublierait-il que le CICE est une somme que l’État n’encaisse pas tandis que la somme à compenser pour la sécurité sociale c’est de l’argent à décaisser. Pour transformer le CICE en moins dans les caisses de l’État en argent en plus à verser à la sécu qui paie ? Les entreprises ? Les particuliers ? Qui ? Voilà ce qu’il faudrait savoir au moins pour la rigueur du calcul. Restera alors à savoir si on trouve que c’est une bonne idée d’augmenter la part de l’impôt dans le financement de la sécurité sociale. Et si on est d’accord pour augmenter les salaires en reversant les cotisations sociales… Moi, je ne suis pas d’accord. Les salaires doivent et peuvent augmenter en partageant autrement la richesse produite.
Cet exemple montre pourquoi Benoît Hamon parle de programme « rédigé sur un coin de table » à propos de ses concurrents. Sans aller jusqu’à cette outrance à son sujet on peut cependant s’interroger sur la façon avec laquelle il a envisagé son « revenu universel d’existence ». Sa chance a été de n’être interrogée sur presque rien de concret à ce sujet. En fait, ce revenu d’existence a pour caractéristique d’être inférieur au seuil de pauvreté et à l’actuelle allocation adulte handicapé, ainsi qu’au minimum vieillesse ! Il remplacera pourtant certaines allocations, dit Hamon, mais on ne sait lesquelles. Et pour finir il sera versé à tout le monde sans exception comme son nom l’indique (universel). Tout le monde ? Oui. Tout le monde. Comme la somme est au niveau du RSA socle, cela ne changera rien pour ceux qui l’ont déjà. Mais j’imagine la tête de Messieurs Bolloré et Dassault, de messieurs Carlos Ghosn et de madame Lagarde quand ils vont recevoir cette somme… Et je me demande aussi quelle tête feront, en apprenant cela, les bénéficiaires qui de toute façon ne pourront pas en vivre et seront encore et toujours en quête de revenu… et peut-être perdants d’une autre allocation. Est-ce vraiment là ce que l’on peut appeler un progrès social ?
Les candidatures de Valls et Peillon étaient conditionnées par la renonciation de François Hollande. Mais l’un et l’autre ne peuvent pas dire non plus qu’ils ont attendu la dernière minute pour se faire une idée de ce qu’ils comptaient proposer. C’est clair quand on a entendu Vincent Peillon surgir avec un ensemble de mesures clef en main et un organigramme de cent cinquante dirigeants solfériniens. En écoutant Vincent Peillon sur France 2 on avait enfin l’impression que quelqu’un assumait le quinquennat. Et qu’il assumait l’existence d’autres que les socialistes dans l’espace public. Le panache dont cela témoigne n’efface pas l’impression étrange que laisse son annonce : « je suis le seul à faire expertiser mon programme par le FMI et par la Commission européenne ». Jamais à gauche qui que ce soit n’avait songé auparavant à aller demander un certificat de crédibilité à l’extérieur du pays et encore moins à des instances supranationales aussi ouvertement vouée à la défense du libre-échange et de la politique néolibérale.
Dans cette ambiance, c’est tout de même Valls qui paraît le plus étrangement disposé. Après avoir renoncé au 49/3 dont il a été un ardent utilisateur, voici qu’il annonce être très ardemment hostile à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne. D’autant plus sidérant de sa part qu’il a signé en tant que Premier ministre l’accord conclu par madame Merkel incluant entre autre la reprise des négociations pour l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne ! Puis l’instant d’après il se prononce pour un « Smic européen » ! Rien de moins en apparence. Une révolution sociale en Europe. Mais l’instant d’après il parle d’un Smic européen égal à 60 % du salaire médian de chaque pays. Pour le coup, le Smic devrait baisser de 60 euros en France pour passer à 1069 euros net. Et il resterait ailleurs à des niveaux qui reviennent à institutionnaliser le dumping social. Pour mémoire, un Smic à 60 % du salaire médian en Pologne met à disposition des travailleurs 492 euros bruts ! Tous ces « détails » ne sont décryptés nulle part. En répétant sans aucun commentaire critique les propositions de Valls, Thomas Legrand sur France inter voulait faire croire à UN « Smic européen » et se contentait d’ironiser sur le fait que ce ne serait pas possible car « les autres pays n’en voudront pas ». En fait, cette proposition d’un Smic non pas « européen » mais dans chaque pays partout à 60% du salaire médian est une des propositions de la Commission européenne…
Même bienveillant manque de curiosité médiatique quand le même Valls propose « un revenu décent » garanti « sous condition de ressource ». Décent ? Pourquoi ce mot ? 800 euros, c’est 200 de moins que le seuil de pauvreté ! Et quand il ajoute que ce sera sous condition de ressources, pourquoi ne dit-il pas à quel niveau de ressources interviendrait cette nouvelle allocation ? Surtout quand on apprend en même temps que ce « revenu décent » fusionnerait les minima sociaux existant. Et c’est là que c’est vraiment le plus choquant. Car l’allocation adulte handicapé c’est 808 euros, le minimum vieillesse (ASPA) c’est 801 euros ! Toutes les associations de personnes concernées par ces allocations réclament toute une amélioration de leur revenu. Valls leur annonce donc qu’elles bénéficient déjà d’un « revenu décent ». « Décent » inférieur au seuil de pauvreté ! Demain cette allocation sera englobée dans ce nouveau « revenu décent ». Notons au passage que c’est aussi la proposition de Fillon qui propose de son côté une « prestation sociale unique » en fusionnant lui aussi les minima sociaux actuels.
Le débat sur le revenu universel garanti qui est ainsi instauré est largement un dévoiement. La seule proposition de revenu universel cohérente et digne est celle que présente Bernard Friot. Car elle indexe le montant de ce revenu à la qualification des personnes concernées. Mais elle suppose la socialisation de toute la plus-value. En ce sens, elle annonce honnêtement ce qu’elle est : un choix de société, un choix de rupture intégrale avec le capitalisme. À l’inverse, les différentes déclinaisons des candidats du PS ou de Fillon sont une sorte de RSA généralisé financé par l’impôt. Elles ne se contentent pas d’enfermer en toute bonne conscience des gens dans un niveau de revenu avec lequel on n’arrive pas à vivre. Elle fonctionne aussi comme une pression à la baisse sur les salaires puisque chaque salarié est ainsi « subventionné ». À supposer qu’on adhère à l’idée, on reste en droit de se demander laquelle. Hamon propose d’y affecter l’ISF et la taxe foncière. En toute hypothèse ces deux ressources existent déjà. Si elles doivent être affectées au financement de ce revenu, il faudra compenser la recette. Où ? Qui paiera ?
Nombre d’associations et de syndicats ne partagent pas cette idée d’un revenu universel garanti. Ils y voient une trappe à pauvreté et une façon de se débarrasser des revendications de ceux qui sont cloués dans le chomâge. En fait, tous ces candidats prétendent englober dans leur « revenu garanti » des allocations déjà existantes. Mais ils omettent tous de dire lesquelles. De cette façon, les gens ne peuvent faire leurs comptes ni, le cas échéant, découvrir l’ampleur de la mystification qui leur est proposée.
Au cours de mon déplacement aux Antilles, en Martinique et en Guadeloupe, j’ai été naturellement interrogé sur le crédit d’impôt dont bénéficient ceux qui « investissent » dans ces deux îles. Voilà bien toute l’aberration d’un système devenu fou à force de croire aux contes à dormir debout de la doxa libérale. Ici, pour assurer l’épanouissement d’un territoire, surtout « ultra-périphérique », seule compterait l’initiative individuelle, extralucide et bienveillante. En France outre-mer, l’État dépense donc plus en cadeaux fiscaux qu’en investissement. Il s’agit, bien entendu, de « stimuler l’investissement »…blablabla. À la fin, les exonérations fiscales pour les entreprises et les ménages dépassent le montant des crédits de paiement de la mission outre-mer du budget de l’État. Il pleut des cadeaux publics dans les poches privées. Sans contre-partie, cela va de soi entre gens de bonne compagnie.
Un milliard d’euros d’allégements pour les entreprises (dont CICE). Puis encore plus d’1 milliard d’euros d’allègements pour les particuliers. C’est notamment grâce au dispositif « Girardin » que ce père Noël permanent est possible. Il permet depuis 2003 de déduire environ 40% de son investissement (industrie, immobilier…) de l’impôt sur le revenu que l’on doit. Son appartement face mer, son bateau à mettre en location, ses actions dans l’hôtel du coin ? 40% moins cher. Les contribuables sont heureux d’en payer eux mêmes près de la moitié aux inventifs qui ont pensé à les acquérir. Deux milliards de cadeaux personnels. Et pendant ce temps, deux autres milliards seulement en 2016 pour tout le reste de l’action de l’État avec ses crédits pour l’« Outre-mer » !
On ne peut pas dire que ce soit sans qu’il y ait eu des alertes en bonnes et dues formes contre un tel système ! La Cour des Comptes par exemple a sévèrement dénoncé cette politique de défiscalisation. Elle critiquait tout à la fois le coût, l’inefficacité et le profit sans raison qu’en tirent les ménages métropolitains les plus aisés. Elle proposait de supprimer le principal dispositif, le « Girardin ». Le ton était policé mais parfaitement clair et tranchant. « Le coût de ces défiscalisations apparaît ainsi disproportionné par rapport à celui d’autres modes d’intervention de l’État, car aux financements apportés à l’outre-mer s’ajoute la part importante conservée par les contribuables [bénéficiaires de l’avantage fiscal], qui ne profite pas à l’outre-mer. » Et pour qu’il n’y ait pas de doute sur ce que vaut ce système la Cour écrit : « Aucune des diverses tentatives d’évaluation n’a pu conclure à l’efficacité de ces aides. En revanche, plusieurs ont montré des effets contraires aux résultats recherchés (…), ou bien le manque d’efficacité (…). » C’est cher, on ne constate pas de résultats et quand on en constate ils sont a l’inverse de l’effet attendu ! Quel bilan ! Un échec total. La Cour enfonce le clou : « Ces aides ne peuvent être allouées de façon optimale aux investissements les plus utiles au développement de l’outre-mer car elles vont d’abord aux investissements les moins risqués ou les plus rentables (…). Ces aides profitent également à des entreprises qui n’en ont pas besoin pour investir. »
C’était en 2012. Hollande venait d’entrer en fonction. Quelle conclusion en tira-t-il ? En faire davantage dans la même direction, avec la même foi magique dans la main invisible du marché et la bonne allocation de la ressource par l’initiative privée. Pour les entreprises, le CICE a été fixé à 9% de la masse salariale outre-mer. Il est de 6% en métropole (7% en 2017). Pour les particuliers, Hollande a prolongé le principal avantage fiscal (Girardin) jusqu’en 2020. Et il a protégé les défiscalisations outre-mer du plafonnement global des niches sur l’impôt sur le revenu. Le plafond de ces privilèges est fixé à 10 000 euros par an. Mais en cas d’investissement en Outre-mer il est porté à 18 000€ !
Petite revue sur ces sujets des candidats déclarés pour la prochaine présidentielle. Morne tournée. Ils se sont prononcé banalement pour que tout continue comme jusqu’à présent. Et des fois même pour alourdir la facture. Macron, Fillon, Le Pen se sont tous prononcés publiquement pour continuer ces cadeaux fiscaux coûteux et inefficaces. On peut le comprendre de Macron qui est a la fois un libéral et l’ancien ministre de l’Économie qui a soutenu et amplifié a ses divers postes de responsabilité les dégrèvements fiscaux mesures au cours du quinquenat. Mais les deux autres ? Le Pen : « les dispositifs de défiscalisation, les dispositifs de baisse de charges, oui c’est bien pour l’Outre-mer ». (28 novembre 2016, à la Réunion). C’est clair : le pillage continuerait avec elle. De son côté, Fillon veut carrément « des dispositifs de défiscalisation plus ambitieux ». Les systèmes actuels seront « à la fois pérennisé et renforcé ». C’est clair ? Et ce n’est pas tout : de « nouvelles zones franches comprendront des déductions totales d’impôts directs pour les entreprises ». On ne saurait rêver pire effet d’aubaine.
Que dire d’un tel modèle économique ? Il est cohérent avec les plans et la vision de la Commission à Bruxelles. Pour elle il s’agit là de région « ultra-périphérique ». Leur destin est d’être le bout du tuyau par lequel se déverseront les marchandises européennes sur les continents voisin. L’avenir de ces territoires est d’être une « économie de service », sans production puisque l’export européen doit pourvoir à tout. C’est donc une économie de comptoir. Toutes les productions locales, quand il y en a de significatives doivent être tournées vers l’export. C’est le cas pour la banane, le sucre et autres produits de l’agriculture productiviste héritée du modèle colonial.
Le plan que nous mettons en débat part du point de vue inverse. À nos yeux, les obligations que comporte la situation insulaire fonctionnent comme un miroir grossissant à la fois pour ce qu’il faut faire et ne pas faire. Dès lors, le progrès local insulaire doit servir de modèle pour les départements enclavés de métropole. Il doit se déployer dans le cadre de la planification écologique. L’idée est de partir de deux objectifs de premier plan clair et précis : l’autonomie énergétique et l’autonomie alimentaire. Le troisième volet du plan concerne le redéploiement dans la région comme partie prenante des ensembles politiques régionaux dans la caraïbes et sur le continent. Évidemment, cette façon de voir annule totalement la politique des cadeaux fiscaux et replace l’action de l’État au premier plan, la main dans la main avec les collectivités locales et les consultations populaires.
Quant à moi, j’ai repris le chemin de « France inter » pour tenir parole d’un engagement précédent. L’invitation de Léa Salamé me paraissait propice. J’aurais mieux fait de rester couché chez moi. Certes l’interview était honnête. La suite beaucoup moins. Déjà, j’ai du subir à la sortie du studio une grossière engueulade de môssieur Thomas Legrand parce que je refuse d’aller à son traquenard d’émission. Assez lourd, le type, si on tient compte de ce que j’avais eu l’amabilité de ne rien lui dire de son numéro de dénigrement à Noël contre moi propos d’un tweet sur l’assassinat d’un diplomate russe. Lui le trouvait à son goût. Mais après tout, c’est de la dispute de couloir. Mais le plus pourri c’est évidemment le titre répugnant du résumé publié par la station qui a immédiatement tourné à contre-sens mon propos et selon lequel je serai le meilleur ami de Donald Trump. Encore des heures perdues à démentir, préciser, rectifier et ainsi de suite auprès des amis agités par les trolls de toutes sortes. En fait l’erreur c’est la mienne. Il ne faut pas mettre le bout du doigt dans ces machines à faire du scandale. On ne m’y reprendra plus.
Pour me consoler, je reviens ici longuement sur notre stratégie pour l’instant victorieuse de contournement de ce système des médias du cœur de « l’officialité ». Car le chapitre que j’ai consacré à l’analyse du mouvement politique « La France insoumise » m’a valu de nombreux courriers en mode privé. J’y reviens donc pour donner analyses et des informations supplémentaires tirées des résultats chiffrés que je viens de recevoir. La construction d’un réseau social numérique occupe une place centrale dans ma vision de l’action politique depuis la rédaction de mon livre « L’Ère du peuple ».
Les désormais plus de cent quatre-vingt mille participants du réseau de soutien à ma candidature et à son programme en sont une forme particulière. C’est un chiffre très impressionnant et j’ai raconté ce que ces personnes « sans carte » et quasi « sans cadre » ont déjà réalisé en matière d’action politique très concrète. Le plus intéressant est de regarder la progression des engagements sur plusieurs mois. Ceux-ci ne se sont jamais interrompus. C’est le signe que le choix d’entrer dans le réseau reste favorablement apprécié par ceux qui se décident à faire le pas. L’observation montre que l’évolution des effectifs entre en résonance avec le réchauffement de la température politique. Les raisons d’être du réseau sont donc bien actives. Et son auto-production montre qu’il s’agit d’un organisme vivant capable de s’en nourrir. En plein mois d’août, traditionnellement mois creux en politique, 3720 appuis supplémentaires se déclarèrent. Puis la cadence s’est accélérée. 8 754 en septembre, 12 628 en octobre et 21 960 en novembre. Sur les 23 premiers jours de décembre, nous avions déjà enregistré plus de 17 000 appuis, soit une moyenne de 740 par jour ! La construction de ce réseau doit se comprendre comme une adhésion à une action précise et elle réagit à l’échauffement de la température politique à laquelle elle participe. Ni plus ni moins. Surtout pas moins.
C’est de cette façon qu’il faut aussi comprendre l’explosion du nombre des abonnés à ma chaîne YouTube. Car c’est encore un réseau. C’est ici l’évènement numérique de ce dernier trimestre dans notre campagne. La progression rapide de ma chaîne YouTube suit exactement le réchauffement de la température politique. Elle comptait 20 000 abonnés début septembre, 40 000 fin octobre, 80 000 fin novembre et elle dépassait les 145 000 quand je fis ce point. Une multiplication par plus de six en deux mois et demi. Je pavoise certes en constatant que cela me place en position de premier Youtubeur politique de France. Le deuxième est Nicolas Sarkozy, avec 7500 abonnés, soit 18 fois moins. J’estime que cela renvoie à notre stratégie pour traiter la construction d’un réseau de cette nature. Ce qui est le plus significatif à mes yeux c’est que sur le plan de l’audience atteinte, chaque vidéo de ma série « Revue de la semaine » atteint le niveau de diffusion d’une émission ordinaire sur une chaîne d’info en continu.
Cette progression s’est construite pour une large part avec le lancement de mon émission hebdomadaire : la « Revue de la semaine ». Diffusé le 8 octobre, le premier épisode a reçu un accueil très positif en dépit des mauvaises conditions techniques de réalisation. Depuis, nous avons amélioré les choses en tenant compte des conseils que nous a donné le public lui-même. L’émission décolle avec le 6e épisode. C’est frappant. Car il porte sur les élections américaines et l’élection de Trump. Désormais, chaque épisode dépasse les 100 000 vues. Le 9e et le 11e épisodes dépassent même les 200 000 vues. Autre versant de cette mobilisation interactive: la FAQ (foire aux questions), où j’ai répondu aux questions des internautes. Sa première édition a dépassé les 350 000 vues. Au total, nous enregistrons plus de 2,6 millions de vues par mois. Et ce chiffre est en progression constante. Cela a été noté dans l’officialité et largement relevé par de nombreux articles de presse. Jusqu’en Allemagne ! Il en a également été question dans plusieurs émissions de télévision. Ce qui n’est pas notre but et n’a pas d’importance pour ce que nous entreprenons.
À mes yeux, ce qui est décisif c’est que des youtubeurs eux-mêmes ont observé et commenté le phénomène pour s’en emparer à leur propre compte. Le youtubeur MisterJDay consacre même une émission entière aux « politiques sur Youtube ». Il analyse largement la progression de ma chaîne. Il devient clair alors que l’introduction d’un candidat à la présidentielle dans ce monde-là est habilement utilisé par ses principaux protagonistes comme une occasion de légitimer le genre, de lui ouvrir des portes. Je fais le pari que sur le moyen terme les youtubeurs réussiront à créer une nouvelle sphère de référence et d’influence aussi décisive que la sphère actuelle de ce que je nomme « l’officialité ». Car eux inventent une nouvelle réalité. Ce sont eux les youtubeurs. Pas moi. Je suis un personnage provisoire de leur monde. Je passerai. Ils resteront. On peut alors parler de symbiose comme on le fait pour désigner de ce genre de complémentarité dans la nature entre deux organismes indépendants mais liés.
De mon côté, l’objectif est opérationnel : porter des coups à « l’officialité », épuiser la guerre que me mène celle-ci en la combattant sur un terrain qui lui est le plus défavorable. Pour comprendre la drôle de guerre que c’est là, et pourquoi nous pouvons la gagner, il faut aussi comprendre l’état d’auto-aveuglement de « l’officialité ». Un jour j’entendis Christophe Barbier s’exprimer sur mon rapport aux médias, il y a trois ans de cela. Il disait « ce qu’il fait est aberrant on ne peut pas gagner une bataille contre les médias ». Un aveu autant qu’une appréciation. Je crois pourtant désormais que si, on le peut. À condition de bien délimiter le résultat que l’on veut obtenir. Ce qui est certain, c’est que le système officiel ne peut ni percevoir ni accepter les limites de son pouvoir de nuisances. Au demeurant, son unique arme de réplique est aussi dérisoire que le nuage d’encre d’un poulpe : c’est l’invisibilisation de ce qu’il rejette. Et comme corolaire : la surreprésentation, jusqu’à la nausée, de ce qu’il soutient.
Je ne donne pas d’exemple français pour ne pas gâcher l’usage que nous en faisons ni les coups que nous allons encore porter. Je sais cela : quand certaines conditions sont réunies, ces deux modes d’action médiatique officielle peuvent se retourner totalement contre leurs auteurs. C’est ce qu’a prouvé la campagne de Bernie Sanders aux USA. Elle fut radicalement « invisibilisée » par les neuf dixièmes de la sphère médiatique nord-américaine. Les réseaux la portèrent et les youtubeurs firent des cartons à ses côtés. Le retour de bâton réel fut tel que la candidate du système, Hillary Clinton ne se tira de la menace d’être battue à la primaire que par d’intenses et honteuses tricheries. Le coût final pour elle fut considérable. Le harcèlement médiatique officiel en sa faveur, le rabâchage de mensonges avérés renvoya dans l’abstention au moment de l’élection elle-même des millions de personnes ainsi outragées.
La recherche du contournement de la sphère télévisuelle officielle n’est pas l’exercice le plus facile. La marche reste très haute qui nous sépare de ses potentiels de masse dans les émissions généralistes. Mais ce n’est pas avec celles-ci que nous entrons en compétition. Au contraire, ces dernières peuvent appuyer notre travail. C’est pourquoi la participation à n’importe quelle émission hors du cadre politique conventionnel est un atout maître pour marginaliser les moments de manipulation et traquenard du type émission politique officielle. Pour nous, ce type d’émission ne doit donc être utilisée exclusivement que dans le but de fournir aux réseaux sociaux la matière première d’amples et récurrentes campagnes de démystification et de marginalisation de l’info officielle. Elles peuvent désormais commencer pendant le cours même de l’émission. Cela se fait sous la forme de vagues de tweets et autres messages, que les réseaux déclenchent d’eux-mêmes dans une joyeuses cacophonie qui relègue les pâles officiant en plateau à leurs mornes mastications. Nous entreprîmes une réplique de cette sorte après la séquence où je fus confronté à une fausse vraie agricultrice, un faux vrai boulanger ordinaire et aux calomnies de François Langlet contre Evo Moralès, sans oublier le défilé de tweets grossièrement partisans. Ou bien après la lourde provocation qui me fut infligée par Cohn-Bendit le soir de résultat de la primaire de droite. La contre-offensive atteignit dans les deux cas davantage de monde que l’émission elle-même.
Ainsi petit à petit, en développant nos propres outils, nous parvenons à un objectif important : avoir les moyens de contourner le système médiatique « officiel ». Bien sûr, nous n’y sommes pas encore, ne serait-ce que parce que ce ne sont pas les mêmes personnes qui regardent la télévision, qui écoutent la radio ou qui s’informent sur internet. Ces médias ont donc une complémentarité dont il faut jouer. Dans cette stratégie de combat, n’importe quel moment du type de celui passé sur le plateau de « on n’est pas couché » ou bien, dans un autre genre, avec Karine Lemarchand ou « le divan » de Fogiel vaut deux cent fois les pantalonnades d’une émission « politique » officielle. Et elles font mieux ressortir ensuite la dérisoire limite qu’atteint désormais la capacité de dénigrement de « l’officialité ». Naturellement, il ne s’agit pas de la sous-estimer. Mais nous avançons sur un chemin important : la reconquête de la liberté de faire vivre nos propres thèmes dans l’espace public. Et la fabrication d’une arme qui produit une impuissance décisive du système médiatique : il ne peut plus flétrir sans se flétrir lui-même.
En fin de course, si le bras de fer avec la télé se joue de façon encore nuancée, il en va tout autrement avec la presse écrite. Dans ce domaine, la victoire peut-être totale. Le principal but à atteindre est de disposer d’une diffusion de masse supérieure à la sienne. C’est le cas pour ce qui me concerne. Tenez compte de ce que la comparaison ne se fait pas forcément avec la diffusion du média écrit lui-même. Il faut comparer à la diffusion de l’article qui pourrait me concerner : compte rendu pourri, interview avilissante, portrait flétrissant et autres activité ordinaire des médias mainstream à l’égard de gens comme moi. La lecture de ces productions ne concernent qu’une médiocre partie du total souvent déjà dérisoire de lecteurs de maints d’entre eux. En effet leur public, déjà acquis et conditionné, recrache avant même d’avoir goûté. Il s’en tient au titre et à la photo dans lesquels se trouvent d’ailleurs déjà logés 90% du message négatif que ces médias veulent diffuser à notre sujet. Il est donc décisif de disposer d’une surface de diffusion ciblée supérieure. C’est fait pour ce qui me concerne.
Ainsi, ce blog a reçu 3 millions de visites de plus d’un million de visiteurs uniques depuis le lancement de ma candidature le 10 février 2016. C’est-à-dire cinquante fois la diffusion quotidienne de l’édition papier du journal « Libération ». Le rapport est encore plus écrasant s’agissant des articles en ligne de ce journal « social libéral » qui me concernent. Même chose pour le site « jlm2017 » qui a accueilli 2,7 millions de visites de 1,5 millions de visiteurs uniques depuis cette date. On note sur ces deux sites une nette augmentation de la fréquentation depuis le mois de septembre à mesure que l’ambiance se politise alors même que la distribution de ces médias ne connaît pas de progression de son côté. C’est ce que montre le site Alexa pour l’un et l’autre de mes sites. Mes sites font donc désormais partie des 2500 sites de France les plus fréquentés, toutes catégories confondues, c’est-à-dire depuis le site du parc Asterix jusqu’à celui du musée du Louvre.
Sur les réseaux sociaux, la tendance est également à la hausse. Sur Twitter, nous avons récemment dépassé les 900 000 abonnés. Certes, ce ne sont que cent quarante signes à la fois. Mais ils parviennent simultanément à près d’un million de personnes ! Et là encore, on constate une forte augmentation, en particulier le mois dernier : 13 000 abonnés supplémentaires en octobre, 20 200 en novembre. Et tandis que 216 000 personnes avaient visité mon profil Twitter en octobre, elles ont été 726 000 en novembre, soit une multiplication par trois ! Même chose sur Facebook où ma page dépasse désormais 590 000 abonnés. Et là encore, on constate une forte hausse ces derniers temps. En octobre, 14 611 personnes se sont abonnées. Elles ont été 50 410 en novembre, soit trois fois plus que le mois d’avant. Elles étaient déjà 32 000 pour les 23 premiers jours de décembre. Les médias papier ne peuvent en dire autant. Le plus décisif concerne les personnes atteintes par mes publications. Selon les chiffres fournis par Facebook, nous aurions atteint près de 60 millions de fils Facebook uniques dans les 28 derniers jours de décembre! Sachant que Facebook compte un peu plus de 30 millions d’utilisateurs en France, c’est donc nécessairement que nous avons dépassé les frontières. Toujours sur ces mêmes 28 derniers jours, nous avons reçu près de 10 millions de « j’aime », commentaires et partages.
Ces niveaux impressionnants sont fort heureusement inconnus de la sphère officielle qui continue à clapoter dans son petit jus d’entre soi ! Cependant, c’est sans doute ce que je prends le plus au sérieux de mon côté. Le décalage entre l’officialité et les réseaux ne doit pas être regretté. Il est un indicateur de situation supplémentaire concernant l’état du mainstream et de sa capacité à influencer ou même à percevoir la réalité. Et surtout celle qui le met en cause lui-même le plus fondamentalement. C’est de l’écologie tactique. Car en tant qu’espèce intrusive, le réseau social n’a pas encore trouvé son prédateur. Il peut donc occuper tout le territoire sans que l’espèce dominante s’en rende réellement compte. J’en sais quelque chose.
Depuis le lancement de ma candidature le 10 février, nombre de nos publications sur Facebook ont obtenu des audiences incroyablement élevées, et en particulier les vidéos. Depuis cette date, les vidéos publiées sur ma page ont reçu au total plus de 67 millions de vues. Dix d’entre elles dépassent le million de vues. Trois dépassent même 5 millions ! Le record est détenu par la vidéo « 10 propositions » extraite d’« On n’est pas couché » qui a été « lue » plus de 9 millions de fois. Avant cela, elle est passée sur plus de 17 millions de fils d’actualité unique de Facebook. Soit cinq fois le nombre de téléspectateurs de l’émission elle-même ! Dans ce cas, l’émission « ONPC » comme moi y trouvons largement notre compte. Autre symbiose féconde. De même, pour la vidéo « La droite de pire en pire », extraite d’un meeting qui a été « lue » plus de 7 millions de fois c’est-à-dire 5000 fois plus que de personnes présentes dans la salle. Et cela après avoir défilé sur plus de 16 millions de fils Facebook uniques. Soit plus de dix mille fois le nombre de gens que dans la salle que j’estime à 1400 personnes présentes.
Tous ces chiffres forment un ensemble tactique cohérent. Youtube mis à part, ils passent à peu près totalement sous les radars médiatiques et sondagiers. C’est une bonne chose du point de vue de la tactique que j’ai décrite. Car il n’en reste pas moins qu’aucun média « papier » n’a de prise ni de réalité politique définitive dans un tel rapport de force. Et qu’ils ne le savent pas.
Au combat, il faut se battre. Sinon on ne peut espérer gagner.
292 commentaires
Bernard DOIDY
Si le discernement était la caractéristique du peuple, il n’y aurait pas besoin de faire campagne car tout le monde saurait déjà tout. Mais la caractéristique est plutôt d’examiner avec décalage des éléments sortis de leur contexte et avancés par des ignorants ou des hypocrites. La tragédie se joue depuis l’antiquité. L’esprit et la lettre de campagne autour de Jean-Luc Mélenchon c’est d’être la noblesse issue du peuple dont ce dernier n’a que rarement conscience, les commentaires sont superflus car la route est prise et il faut marcher.
L. A.
« La route est prise et il faut marcher »
Voilà qui est bien dit et énoncé de façon concise, ce qui est paraît-il la marque d’une pensée claire. Cette formule mériterait d’être reprise comme slogan de campagne. Ne pas perdre de vue l’objectif, et l’essentiel des tenants et des aboutissants, et marcher. Bravo et merci pour cette « mise au pas », certains ici en ont bien besoin.
Bruno
Tout d’abord JL Mélenchon, restez comme vous êtes. Le travail que fournit la France Insoumise va payer. Pourquoi ? Parce que nous sommes de plus en plus nombreux à faire connaître nos idées, et ce quelque soit la forme. Pour ma part, je trouve la situation comparable à celle de 2005 lors du projet de traité constitutionnel européen où les néolibéraux et leurs serviteurs nous matraquaient pour le « oui ». Aujourd’hui, les medias nous snobent, nous méprisent ou nous caricaturent. Mais ce qu’ils ne peuvent pas contrôler, c’est l’enthousiasme qui nous anime. J’ai acheté plusieurs exemplaires de l’avenir en commun que je vais prêter ou donner selon les circonstances. Mais surtout, je saisis toutes les occasions (au boulot, en famille, avec les amis et bien d’autres) pour parler écosystème, 6ème République et plus encore. Ma fille aînée, qui va voter pour la première fois, je l’invite à lire, écouter les propositions. Après quoi nous débattrons. Ainsi elle glissera son bulletin de vote en pleine conscience.
MichelB
Qui pourrait m’indiquer les sources du détail du vote de la proposition de loi du groupe communiste républicain et citoyen au Sénat le 11 janvier, que Jean-Luc Mélenchon a détaillé lors du meeting du Mans ?
Paolo
Voici le lien pour les votes au Sénat concernant l’abrogation de la loi travail.
AF30
Concernant le meeting du Mans, ne pouvez-vous mettre sur le site des extraits vidéos concernant les passages sur Macron et Le Pen afin de permettre aux uns et autres de les publier sur nos pages Facebook ?
Morfin
Attention à tous ces ralliements rapides à Macron comme, hélas, Corinne Lepage qui est loin d’être stupide, mais espère peut-être être à nouveau ministre de l’environnement.
La France Insoumise n’a rien à voir avec Léon Blum, faut remettre le calendrier à jour. C’est par contre le seul mouvement qui respecte Croizat et sa mise en place de la Sécu. Pour le revenu universel, çà fait parler en tout cas et çà permet de travailler çà et repréciser ce qui pèche dans le projet de Hamon et certains décroissants de bonne volonté. J’invite toujours ceux ou celles qui auraient pris déjà la décision de s’abstenir et pourraient voter de penser à ceux et celles qui n’ont pas le droit de vote et aimeraient quelqu’un qui le leur offre en allant voter à leur place, en toute solidarité non illégale et répréhensible. Ce sont les étrangers européens et non européens, les sans papiers et les jeunes de moins de 18 ans qui sont déjà bien conscientisés.
Diane
Nous avons une attente très forte, entre Lyon et St-Etienne pour s’opposer à la construction d’une 2ème autoroute A45 privée (Vinci) en doublon d’une autoroute, (projet lui-même en totale contradiction avec le Grenelle de l’Environnement), parallèle à l’A47 existante et dont nous demandons l’aménagement pour éviter la destruction de 500 ha de terres agricoles. Nous espérons à Lyon, le 3 février, une prise de position contre à ce projet, de très nombreuses oreilles seront à l’écoute et peut-être de votes à ne pas négliger.
gerlub
Dans le fil de la revue de la semaine N° 14 sur les relations USA avec le reste du monde, je me permets de vous signaler un article de JM Quatrepoint- au nom de la loi américaine – dans le diplo de janvier qui détaille par le menu comment les USA tentent et arrivent à imposer leurs lois en matière commerciale au reste du monde.
arthur 2
Et que dire du plaidoyer sur la sécu ? Impliqué syndicalement depuis de nombreuses années, j’ai découvert à travers le discours du Mans toute la force de cette institution véritable pilier de la « condition humaine ». Nous avons là un dénominateur commun de plus dans notre insoumission. Alors, cessons nos chamailleries de chapelles (politiques ou confessionnelles) et avançons.
Sagamore
Franchement, jusqu’à y’a un an, la politique, m’en fous ! Ou même, la politique, écoeuré. Et puis j’ai entendu Jean-Luc Mélenchon parler d’Homme, d’humanité, d’environnement. Puis d’une synthèse de l’homme humain, social au sein de l’environnement, etc. Bref, le QI à la place du RIB, la main ouverte au lieu du poing serré. Tiens, tiens, que j’me suis dis, voter Mélenchon, pourquoi pas ? Et voilà pour moi. Et pour beaucoup d’autres avec.
gerlub
Concernant le salaire à vie de B. Friot ou les différents revenus d’existence des divers candidats, je pense qu’il va falloir vraiment considérer la chose face à la robotisation croissante des moyens de productions qu’ils soient industriels ou qu’ils ressortissent du secteur tertiaire voire quaternaire. Tous le monde risque de se trouver soit « ubérisé » soit remplacé par un robot !
Exemple récent, ma mutuelle, qui gère aussi mon centre de sécurité sociale, affiche sur son site la possibilité de consultation médicale gratuite par téléphone ou internet avec envoi d’une ordonnance électronique valable dans n’importe quelle pharmacie de son choix. Les ordinateurs ou tablettes seront bientôt capables de mesurer tensions, températures voire battements cardiaques ? Cela résoudra peut-être le problème des déserts médicaux mais ça ira bien au delà. La réduction du temps de travail, aussi drastique soit-elle, risque de ne pas suffire. Dans le cadre d’un meilleur partage de la richesse je pense qu’il faudrait que nous ayons une réponse à la hauteur du reste du programme et qui prenne en compte une mesure qui semble avoir un impact positif surtout chez les jeunes qui ne veulent pas tous et loin s’en faut devenir milliardaires.
marcel
Benoit Hamon invite J.L Mélenchon à réfléchir à sa capacité de l’emporter. Quelle condescendance ? A t-il réfléchi à sa propre capacité à penser le monde ? Il n’a rien compris au mouvement des insoumis, à ce qui le porte, cette volonté profonde, consciente d’un nombre sans cesse croissant de personnes venant de tous les bords qui co-élaborent un projet de transformation de la société parce que la nécessité leur apparait comme urgente pour la planète et pour l’humanité. Ayant choisi la révolution pacifique et citoyenne l’élection présidentielle française est un moment important pour éclairé cette nécessité. Nous avons choisi JL Mélenchon parce qu’il nous est pas apparu comme le plus mauvais pour cette importante mission. Qu’en pensez-vous Monsieur Hamon ?
Sergio
Pensez-vous vraiment que des logiciels, c’est-à-dire par définition des instrument qui schématisent et sont limités par leurs données préétablies, puissent remplacer une consultation et une prescription effectuées par un médecin ?
Quant au revenu universel des néo PS, aumône sous le seuil de pauvreté, la France insoumise et ce blog en ont déjà pas mal parlé. Du travail salarié il y en aura avec les chantiers à venir.
lilou45
Le remplacement des hommes par des « machines », le mot robot n’existant pas à cette époque, date de 1819. C’est un économiste suisse Jean-Charles Léonard Sismonde de Sismondi qui en parle dans un ouvrage qui a pour titre « Nouveaux principes d’économie politique, ou de la richesse dans ses rapports avec la population ». Il est le premier à dire que toute la valeur vient du travail. Contrairement à ce que nous racontent les médias, dans une vingtaine d’années 47% du travail humain sera remplacé par des robots ou des logiciels. Ce que nous dit Bernard Friot sur le « salaire à vie » et pas le revenu universel ou autres idées farfelues qui vont dans le sens du capital, il est nécessaire de socialiser 100% de la plus value pour y parvenir. Cette mesure révolutionnaire annonce la fin du capitalisme. Sommes nous prêt à un tel changement, le peuple est il prêt ? Cela implique également la mutualisation des moyens de production et l’élimination du patronat et du crédit, nous pouvons faire sans eux, et nous le faisons déjà depuis 1946 dans la Fonction Publique d’Etat d’où la haine de la bourgeoisie envers les fonctionnaires et les services publics.
Sergio
@lilou
Le calcul des 47 % avancés a-t-il été fait à partir des chiffres actuels que fournissent les économies productivistes obsédées par la réduction des coûts et par la production en masse ? Une économie mondialisée fondée sur des robots, des « décideurs » et les consommateurs ? Sinon comme vous l’écrivez, notre avenir proche ne sera sans doute pas une économie où les moyens de production seront socialisés. On en est pour l’instant très loin et mieux vaut être prudents afin d’éviter d’entrer dans le parler chafouin de nombreux candidats et journalistes « tendance ».
@ gerlub
Dans tous les cas, la machine, les logiciels substituts de médecins ou d’autres experts dans n’importe quel domaine ne pourront jamais remplacer le savoir faire, la culture, les qualités humaines et l’imagination qui font honneur au travail des hommes, de tous les hommes. Garantir à tous un travail décent, épanouissant et utile me semble une perspective plus intéressante que l’aumône misérable (puisque inférieure au seuil de pauvreté) d’un Fillon ou d’un Hamon acteurs d’une société de la surproduction, du pillage des ressources naturelles, de l’exploitation et de l’injustice.
lilou45
@Sergio
Les 47% viennent d’une étude de l’université d’Harvard.
PF
Au temps de l’esclavage, certains pauvres étaient bien contents de trouver un maître quand même. Aujourd’hui, certains crève-la-faim sont bien contents de travailler le dimanche ou de trouver Uber. N’est-ce pas Monsieur Bourdin ?
oberon
« Je ne lui demande pas de se retirer, ou quoi que ce soit. De quel droit, je le ferais ? », déclare Benoit Hamon, « mais je lui demande de regarder, avec un peu de lucidité, la capacité de la gauche à l’emporter sans rassemblement, mais également sa propre capacité, quel que soit son génie personnel, à l’emporter ».
L’interrogation est pertinente, il faut le reconnaître. Mais cette interrogation est valable pour Benoit Hamon et l’ensemble des candidats dits de gauche ! Si Hamon était lucide et courageux, il quitterait la social-démocratie qu’est devenu le PS et apporterait son talent à la France Insoumise. Jean-Luc Mélenchon est le mieux placé à gauche. Or, Hamon participant à la primaire PS, lui et les perdants seront obligés de soutenir le gagnant et avaler les couleuvres (ok depuis 5 ans, ils sont habitués). S’il gagne ? Avec Valls and C° ? Le rassemblement autour de compromis et de compromissions a amené un FN à des scores historiques. Amis socialistes, réagissez !
ant
Monsieur Mélenchon, après le mauvais coup de la direction de France Inter de vous radier de Youtube je pense qu’il ne faut plus les éviter mais les affronter. Leur but est précisément de vous rendre invisible. Ne confondez pas la direction avec tous les journalistes car, y compris dans la matinale, il y en a qui font bien leur travail. Sinon comment expliquer que votre discours de Bordeaux avait fait la une de tous les journaux de la matinale ? Mermet qualifie la direction de médiocres dans une vallée fertile. Pensez surtout aux propriétaires de l’antenne, les auditeurs qui ne peuvent voter consciemment s’ils n’entendent que la pensée unique. Je pense que vous devriez dénoncer à chaque passage média ce qu’ils ont fait et l’absence de pluralisme. Pour « esprit de campagne » je n’ai pu regarder que le début et c’est justement le problème ! A 3 mois des élections, il faut concentrer vos efforts sur les millions d’électeurs qui restent à convaincre pour être au deuxième tour et gagner. Le visionnage de vos discours passionnants prend trop de temps. Pour vos soutiens, un mail régulier avec de courts extraits de vos interventions à partager sur les réseaux sociaux pour atteindre le plus grand nombre serait parfait.
Monicmonacdemonaco
Dire que je suis enthousiaste en écoutant Jean-Luc Mélenchon est un mot encore trop raisonnable. Jamais je n’ai été autant admirative d’un homme politique qui se veut (à raison) représentant de la parole du peuple. Voilà quelqu’un qui est un véritable ovni parmi toutes ces cranes d’oeufs qui, de gauche à droite, font la même rhétorique : mêmes mots, mêmes phrases courtes (pour les « incultes » à qui ils s’adressent), mêmes slogans. Toute cette mélasse verbale infiniment répétée et relayée par des médias paresseux et partiaux. Alors lorsque j’écoute Jean-Luc Mélenchon, c’est comme si je prenais une overdose après avoir ingurgité les sempiternelles platitudes qui occupent la place dans la plupart des médias où, cependant, c’est en train de changer : une place de plus en plus importante est faite à La France insoumise. Plus un JT, plus une émission de débats politique où ne soit discuté le cas Mélenchon qu’on aborde antinomiquement, hélas trop souvent encore, avec Macron. Plus possible en effet de faire l’autruche face à ce raz-de-marée mensongèrement crédité de 15 % dans les opinions. Là-aussi, une très grosse surprise se prépare !
christian09
Je viens de voir et surtout d’écouter la 14° Revue de la semaine. Toujours aussi bien et j’ai appuyé sur le petit bouton bleu. Ce n’est pas France Inter, c’est à dire tous les journalistes qui t’ont balancé, c’est la direction. […]
Au sujet du cadre de ta prestation, il apparaît trop chargé, et tu es mal éclairé. C’est très bien quand même, moi je veux que ce soit encore plus mieux, pour nous !
thery
Je viens de visualiser le journal n°14. Enfin des explications simples claires sur les agissements de Trump et de la clique de 19 centrales de renseignements dangereuses, le CAC40 nos bons voyous a éliminer etc. Bravo Mr Melenchon il n’y a que vous en France qui faite cela. Rien que pour ça j’ai chaud au cœur dans cette marée mondiale de glace et d’horreur. Soyons plus que jamais insoumis !
Thierry Dubois
J’ai visionné le discours du Mans et j’en partage toutes les analyses et les solutions avancées. Je voudrais ajouter juste un mot sur le recrutement des dirigeants opérationnels des institutions de la Sécu. Le film « La Sociale » met en évidence en creux l’idéologie des managers lors de la visite du centre de formation de Saint-Étienne. L’inculture des étudiants et des dirigeants de l’école, ignorant le rôle, et même le nom du militant communiste Ambroise Croizar est le symptôme de l’orientation libérale de la plupart des cadres actuels de l’institution. Pour y avoir travaillé à une époque, je peux témoigner des méthodes de gestion du personnel, du discours sur les assurés, sur le personnel d’exécution. Après les élections, il faudra à veiller à changer cela, en remettant la définition des principes de fonctionnement et la définition des prestations aux assurés. Comme le projet initial du CNRS l’envisageait.
Thoreau
Et bien moi cela ne me choque pas qu’un présidentiable affiche sa religion. C’est même plutôt rassurant de savoir s’il a des valeurs humanistes. Le problème, c’est qu’il y a historiquement et culturellement un immense paradoxe à ce que les gens de droite se revendiquent comme chrétiens. En effet le discours des évangiles n’est qu’un appel au partage, à la sobriété et à la non-violence, ce qui est complètement incompatible les options socio-économiques et policières que les représentants politiques de la bourgeoisie défendent. Il faut mettre François Fillon devant ce paradoxe : peut-on revendiquer la guerre ou la suppression de l’impôt sur la fortune si l’on se dit chrétien ?
kevina scooter
C’est une question que je me pose, pourquoi les économistes, journalistes, chroniqueurs, politiques libéraux (tout au moins ceux qui fonctionnent dans ce logiciel) font-ils autant preuve d’autisme ? Est-ce la faute de l’idéologie dominante ? Sont-ils méchants et cyniques ? Manipulés par l’oligarchie ? Je ne le crois pas car ce sont des intellectuels de haut niveau qui réfléchissent. Certains s’accrochent à l’idée que le capitalisme c’est super cool parce que depuis 1870 la mortalité infantile, la faim et l’illettrisme ont reculé dans le monde. Ils croient que la concurrence acharnée entre tous et tout le monde améliore le niveau de vie collectif et crée des richesses. L’évidence hurlante de l’écart croissant entre plus riches et plus pauvres ne les touche pas. Celle de l’épuisement des ressources naturelles non plus. A part Jean-Luc Mélenchon (à peu de chose près) tous les autres candidats partagent ce logiciel de pensée. On nous dit que c’est l’un d’entre eux qui sera élu à coup sur. Bizarre non ? Moi ça me choque un peu. Et même je trouve ça un peu désespérant. Donc il y a du boulot en perspective.