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Message de Jean-Luc Mélenchon à Benoît Hamon. Pour en savoir plus sur le meeting de Lyon, cliquez ici. Pour en savoir plus sur le meeting de Paris, cliquez ici.
Retrouvez la retranscription de cette vidéo :
Bonjour,
Je m’exprime devant vous de cette façon parce que, comme vous, je vois que la campagne pour l’élection présidentielle dans laquelle je suis candidat entre dans une grande turbulence et que cela mérite réflexion.
Vous avez vu qu’après que messieurs Juppé et Sarkozy aient été éliminés de cette élection, après que le président de la République en exercice ait dû renoncer à venir défendre son bilan devant les Français, c’est au tour de monsieur Fillon, dorénavant, d’être lui-même dans la tourmente. Et beaucoup d’observateurs pensent que, d’ici à quelques jours, son rôle deviendra intenable compte tenu de ce que les médias et les enquêtes lui reprochent. Clairement, nous entrons dans une zone de grandes turbulences. D’autant que, dimanche dernier, l’élimination de monsieur Valls a terminé ce tableau.
Que se passe-t-il ? Et bien je crois que tout le monde le voit simplement : que ce soit dans un parti ou dans l’autre, de toute façon, il y a un courant qui pousse à dégager les responsables de la situation que nous vivons aujourd’hui. Cette vague, elle est d’une puissance terrible. Et qui essaye de s’y opposer sera emporté. Et tant mieux ! Il faut ouvrir des perspectives positives mais personne ne fera rien contre cette volonté générale qui s’exprime aujourd’hui.
Pour ma part, j’ai choisi mon camp. Et depuis un moment, vous le savez. M’a-t-on assez reproché d’avoir dit : « On vote, ils dégagent ». Bon, c’était un peu piquant, mais enfin il faut bien admettre que ça correspond à l’état d’esprit des Français qui se manifeste aussi bien d’ailleurs à droite qu’à gauche.
À ce moment, après l’élimination de monsieur Valls, monsieur Benoît Hamon s’adresse à moi et il dit qu’il me tend la main. Et bien j’en suis heureux. Car, d’une façon générale, ça change d’avec ce que j’ai connu pendant les dix dernières années, où personne ne me parlait sur ce ton. J’ai noté aussi le nombre des mots de mon vocabulaire et de mon programme qui étaient repris par lui et j’en suis enchanté. Je considère que ça fait avancer les idées et je ne réclame pas de droits d’auteur, au contraire : plus on partage, plus je suis content. Je l’ai toujours dit et je crois que pensent comme moi beaucoup de gens.
Doit-on se parler ? Mais évidemment qu’on doit le faire. Moi, je suis partisan d’une pratique républicaine de l’échange et du dialogue. On doit pouvoir se parler dans ce pays. Vous voyez, quand j’arrive dans une ville comme Tourcoing pour y faire un meeting, ou Toulouse, où j’ai fait mon pique-nique, ou bien encore Périgueux, le maire de la commune n’est pas de mon bord et nous n’avons pas du tout l’intention de changer d’avis. Et pourtant nous nous rencontrons et nous parlons, et je suis accueilli d’une manière tout à fait courtoise dans ces municipalités. Alors, à plus forte raison, je pense que cela doit être possible pour moi de parler avec Benoît Hamon que j’ai connu comme responsable du syndicat étudiant, comme dirigeant du mouvement de la jeunesse socialiste, et ensuite comme ministre. Par conséquent, il n’y a rien qui s’oppose à ce qu’on se parle.
Mais ce n’est pas une affaire de rapports personnels, cette affaire-là. C’est une affaire de fond : de quel côté se place-t-on pour la suite des évènements et pour la façon de gérer le pays à partir de l’élection de 2017. Je demande qu’on y réfléchisse : on n’est pas en train de faire un congrès de parti, on est en train de préparer l’élection pour une période historique où la France va peser très lourd dans la balance sur des grandes questions : traités de commerce internationaux, traités européens… enfin, toutes ces questions arrivent sur la table. Donc il faut y aller avec de l’ordre, de la méthode et une clarté absolue des points de vue. Et puis pas de double langage : plus personne dans ce pays n’a l’intention de se faire faire une deuxième fois le coup du Bourget, c’est à dire un grand discours, extrêmement flatteur à entendre aux oreilles, suivi de pratiques qui sont exactement à l’inverse.
Benoît Hamon, qui est le vainqueur de la primaire du PS, s’adresse à moi. Alors j’ai regardé attentivement ce qu’il me demandait. J’ai bien vu qu’il n’a pas l’intention de mettre en cause sa candidature. Il ne la met pas en discussion entre nous. Bon. Il a tranché la question dans un entretient avec monsieur Bourdin. Et je vous demande de… plutôt que de le dire moi, autant que ce soit lui qui le dise avec ses mots. Voici :
— Extrait Benoît Hamon —
Benoît Hamon : On n’est pas candidat à l’élection présidentielle pour faire un tour de piste.
Jean-Jacques Bourdin : Donc vous irez jusqu’au bout ?
Benoît Hamon : Mais je l’ai déjà dit lors des primaires.
Jean-Jacques Bourdin : Donc vous irez jusqu’au bout ?
Benoît Hamon : J’irai jusqu’au bout : il y aura un bulletin de vote Benoît Hamon à l’élection présidentielle
—Fin de l’extrait —Bon, vous avez entendu. Donc, maintenant, que me propose-t-il ? De former une majorité gouvernementale parlementaire cohérente. Alors je dis, en toute sympathie, à Benoît Hamon : ce n’est pas possible que vous nous demandiez de former une majorité parlementaire gouvernementale cohérente, comme vous le dites, en mélangeant des gens qui veulent tourner la page, comme nous, avec des gens qui sont responsables de ce qu’il y a sur la page, comme c’est le cas des députés que vous avez l’intention d’investir pour la prochaine élection à l’occasion de votre convention. Car nous allons retrouver des gens dont je vous demande comment nous faisons pour ensuite former une majorité avec eux puisque nous les avons combattus pendant des années.
En fait, pour être plus concret, comment voulez-vous former une majorité pour abolir la loi El Khomri avec madame El Khomri comme députée du PS ? Comment voulez-vous qu’on abroge toutes les brutalités auxquelles le président du groupe du PS Bruno Le Roux s’est abandonné avec monsieur Bruno Le Roux comme candidat ? Comment peut-on même imaginer de changer quoi que ce soit alors que vous vous proposez de faire réélire comme député d’Évry monsieur Manuel Valls ? Ce n’est pas sérieux. On ne fera croire à personne que tout cela peut fonctionner ensemble puisque ça n’a déjà pas fonctionné ensemble jusque là.
Alors j’admet que vous ayez voté le soutien au Premier ministre de François Hollande, le dernier en date, mais vous ne pouvez pas nous demander de participer au grand-écart dans lequel vous vous trouvez. Et puis ce n’est pas tout : vous nous demandez aussi de former une majorité cohérente avec des députés de votre parti qui se préparent à voter pour monsieur Macron. Mais rien de tout ça n’est sérieux ! On ne peut pas gouverner un grand pays avec des équipes de bric et de broc, les uns qui ont été contre les autres pendant des années, tout soudain se retrouvant et s’embrassant sur la bouche. Assez de carabistouilles, c’est le moment de la clarté.
Je dis donc à Benoît Hamon, en toute sympathie : maintenant, il faut choisir. Vous avez une vague qui est en mouvement. Alors adossez-vous à elle. Faites-vous porter à elle. Choisissez. Entre eux et nous, choisissez. Entre la vague dégagiste et le sauvetage de l’ancien monde, choisissez. Choisissez et tranchez.
Parce que nous, nous ne changerons pas d’avis : nous voulons tourner la page, nous voulons passer à la 6e République, nous voulons sortir des traités européens, nous voulons la planification écologique, nous voulons sortir de l’OTAN, et ainsi de suite. Nous voulons le partage des richesses, d’une manière claire et nette dans ce pays, en faveur de ceux qui ont été détroussés par les deux derniers présidents de la République. Nous voulons que la vie change pour ces millions de pauvres, de gens qui n’ont plus de logement, qui sont dans la rue, et qui n’ont rien à faire de nos arrangements. Ce qui compte pour eux c’est que la vie change pour de vrai, et on ne la changera pas en rafistolant le vieux monde.
Enfin, je vous dis ça, c’est mon point de vue. Vous l’aurez entendu, cher Benoît Hamon, et moi j’entendrai la réponse que vous me donnerez samedi, en fonction du fait que vous aurez ou non investi ces personnes qui n’ont rien à faire dans la majorité parlementaire que vous nous proposez de composer avec vous. En tout cas, nous, de ce genre d’équipage, nous ne ferons jamais partie.
Enfin, pour vous tous qui m’écoutez, je vous donne rendez-vous ce dimanche à Lyon. J’espère que vous serez nombreux au meeting que j’y organise. Parce que ce jour-là, à Lyon, il y aura, entre les deux fleuves, la Saône et le Rhône, les trois grandes pensées qui animent notre époque : le communautarisme de madame Le Pen, parce que ce n’est que du communautarisme ce qu’elle fait ; l’indifférence aux autres qu’incarne le libéralisme de monsieur Macron, qui propose l’ubéralisation pour tous ; et notre pratique à nous, l’humanisme, celui de la solidarité, de la coopération plutôt que de la compétition, et de l’universalisme, c’est à dire que nous pensons que tous les êtres humains sont semblables par leurs besoins et que, dès lors, ils sont égaux en droits pour y trouver une réponse, à ces besoins.
Ça, c’est l’enjeu. Voilà. J’espère que vous serez aussi nombreux. Alors à Paris aussi, hein ! Ça a lieu aux Docks d’Aubervilliers. Là, il y aura mon hologramme donc ça sera pour vous l’occasion de découvrir ce que tout le monde sait : quand l’esprit humain invente, quand on ne lui pose pas avant des conditions de couleur de peau, de religion ou de genre, et bien l’imagination se déchaîne et elle met en partage les savoirs. C’est ce que la science nous apprend et j’en suis tellement heureux.
Encore un mot. La veille, samedi, je serai dans un petit village de Haute-Saône qui s’appelle Champagney. J’y vais parce que l’année 1789, les gens de ce petit village, comme dans quelques autres petits villages de France, ayant appris qu’on faisait la traite des esclaves, ont été indignés de le savoir. Et ils ont écrit, dans leurs cahiers de doléances et leurs lettres au roi qu’on ne pouvait pas traiter les gens de cette façon puisque tous les êtres humains étaient semblables. Ils utilisent, pour la première fois, ce mot dans le vocabulaire politique, et ils le répètent dans leurs textes. Si bien qu’ils ont témoigné pour notre honneur du fait que quand le peuple français a eu a s’exprimer sur cette question, il était contre. « Et pourquoi, me direz-vous, ce samedi-là ? ». Et bien parce que c’est le 4 février et la première abolition de l’esclavage en France dans la grande Révolution de 1789, a eu lieu un 4 février. Et je voudrais marquer d’une pierre blanche cet instant, ce moment magnifique.
À notre tour d’être dignes de nos anciens. Ne supportons pas l’esclavage social qu’endurent tant de gens dans ce pays, qui souffrent au travail. Ne supportons pas l’esclavage de la relégation auxquelles tant de personnes sont contraintes par le chômage. Ne supportons pas la condition de « sous-citoyens » de ceux qui n’ont même plus d’adresse parce qu’ils sont dans la rue et n’ont plus aucune capacité de participer à la vie de la communauté humaine. Voilà ce que signifiera ma présence ce 4 février et je suis heureux de pouvoir vous en parler.
Bon, bref, d’ici dimanche, on aura les réponses à mes questions. Je les redis, pour le cas où il n’aurait pas compris : Benoît Hamon, choisissez entre eux et nous.
95 commentaires
Gico
Bravo Jean-Luc. Des propos sans ambiguïtés qui traduisent d’une façon juste les enjeux pour le prochain quinquennat. Hamon doit choisir. Et surtout ne pas se laisser berner.
AD
Je souhaite que l’on puisse m’apporter un éclaircissement sur un objectif à atteindre, la 6e république. Cette 6e république sera forcément parlementaire, ce qui signifie négociation et recherche de majorité car aucun mouvement aucun parti n’aura la majorité absolue à moins de revenir à la constitution actuelle (scrutin majoritaire). C’est ce qui est recherché, une république vivante au plus près des citoyens.
Je ne vois donc pas comment la porte peut être fermée dès à présent à tout rapprochement sur des points de programme partagés et d’autres beaucoup moins certes mais non bloquantes, car différentes mais novatrices (le premier étage du revenu universel (jeunes et bénéficiaires actuels du RSA) ne peut laisser indifférent car il questionne la quantité de travail salarié disponible.
Compte tenu de l’enjeu qui est quand même et aussi électoral puisqu’il y a candidature, il me semble indispensable d’être dans l’esprit de la 6e république que l’on souhaite mettre en place.
dick
C’est vrai, il faut être cohérent, Hamon doit comprendre que ceux qui l’ont porté à la primaire, ne portent pas El Khomri ni Valls ni Hollande dans leur cœur. Un sondage de l’opinion de l’ensemble des sympathisants de gauche sur la proposition de Jean-Luc Mélenchon comparée à une chasse aux sorcières, serait fort intéressant et reconnecterai un peu Hamon à la réalité.
Pierre
Sans ticket Mélenchon Hamon, pas de deuxième tour. Allez, Monsieur Hamon, un peu de courage, il faut trancher ! Il faut saisir l’occasion de cette élection que l’on ne croyait pas si ouverte il y a 1 mois. La synthèse au PS n’est plus possible. J’espère que vous avez conscience que votre responsabilité est énorme.
Broussy
« De grâce, qu’on ne nous fasse pas le coup des programmes incompatibles. Un programme commun, ça se construit. »
L’un président, l’autre premier ministre, tirez-vous les rôles au sort si aucun des deux ne veut céder le rôle de président mais pour aller vers une Constituante, il y aura besoin de tout le monde à toutes les places. Saisissez ce désarroi de la droite pour rassembler les progressistes de ce pays et l’emporter. Vous avez bien saisi que séparés ce sera perdu et pas seulement pour vous. Nous n’en pouvons plus des egos des hommes politiques. Faites que le politique retrouve sa place d’honneur. J’adresse le même message à Benoît Hamon.
O Guy
@Broussy
Tout est dit ou presque. On se contrefout que certains membres du PS ex-majorité puissent faire partie de la ligne Hamon, a eux de s’adapter, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Seul importe son programme humaniste qui n’a jamais été aussi proche du votre. La seule question à se poser c’est peux on mettre KO le FN et la droite réac ? La réponse est oui par alliance. Ne laisse pas passer cette chance, Jean Luc, pas sur qu’elle se représente de si tôt. On voudrait tant voir cette austérité stérile si peu éco-citoyenne foutre le camp. Vive le grand écart lorsqu’il est réussi, signe de bonne santé, non ? Quant à qui président des 2, tirez à la courte paille ou fiez-vous aux sondages, comme vous voulez, on s’en fout, c’est de vous deux qu’on a besoin, de vous tous.
Philippe
J’adhère aux idées, politiques, économiques et sociales exprimées par Jean-Luc Mélenchon. Et j’espère que nous serons suffisamment nombreux pour que ces idées soient celles du futur gouvernement. Par contre comme le dit Jean-Luc Mélenchon lui même, « ce n’est pas une affaire personnelle, c’est une affaire de fond ». Que celui qui porte ces idées se nome Jean-Luc Mélenchon où Benoit Hamon m’importe pas. Si 2 hommes portant des idées si proches ne sont pas capables de s’entendre je crains que nous ne puissions jamais voir nos idées aux pouvoir. Je ne demande pas que l’un ou l’autre accepte de laisser sa place de leader, mais je demande que les idées passent avant les individus et que donc nous allions tous ensemble à l’élection sans discerner qui est qui et sans exclure personne.
Olivier
Pour être vraiment crédible comme mouvement populaire, il est urgent d’exprimer le désarroi des chômeurs (dont nombreux abstentionnistes). Autant que le manque d’emploi, est en cause la pratique, légale, du Pôle emploi : 570.000 radiations – sanction prononcées en 2016. 10% des inscrits Pôle emploi. Pour chaque personne concernée, l’équivalent de 2 mois de mise à pied (sans allocation, bien sûr). Un moyen terrible de soumission massive, qui menace chaque travailleur au chômage, et qui pousse à accepter à la baisse les conditions de salaire et de travail. Le programme jlm2017 doit intégrer cette mesure radicale. Suppression des radiations dites « administratives », par la suppression totale de l’article L.5412-1 du code du travail. 2ème article fondateur de la soumission, à supprimer : L.5422-1. C’est la distinction entre chômeurs « involontaires » (qui peuvent toucher une allocation) et les « volontaires » privés d’allocation. Ceux qui démissionnent, qui refusent un emploi sous-payé, déqualifié, etc. Alors qu’ils ont cotisé au régime. Seul Melenchon peut être leur voix, encore faut-il l’entendre et la comprendre.
Bartherote Mireille
Alliance Mélenchon / Hamon absolument nécessaire pour porter la gauche au pouvoir mais avec bien sûr le programme de la « France insoumise », renégocié à la marge avec Hamon pour faire venir à nous tous ces électeurs socialistes qui nous sont si semblables dans nos aspirations communes. Quant aux législatives, je ne sais pas où est le problème puisque l’avènement de la 6ème République exigera un renouvellement total du Parlement dont une partie des députés tirés au sort. Alors c’est à Benoit Hamon de prendre ses responsabilités et à Jean-Luc Mélenchon avec tout son talent de philosophe humaniste de savoir l’amener jusqu’à nous. Messieurs nous attendons tant de vous: un vrai « avenir en commun ». Configuration et chance historiques pour la vraie gauche.
Jean-François91
Les idées mises en vitrine peuvent se ressembler, vues de loin. Après il faut mettre en oeuvre, et là, il faut bien une majorité parlementaire, et tout de suite, pas dans deux ou trois ans. Après on peut douter que tous les députés qui ont soutenu le hollandisme jusqu’au bout virent de bord, comme par miracle. Après on peut s’interroger sur les conditions nécessaires à la mise en place des nouvelles règles sociales et écologiques : pour faire sauter les verrous des traités européens et restaurer la souveraineté financière de la puissance publique il faut des « munitions ». Elles sont inscrites dans le programme de la France Insoumise. Ailleurs on les cherche en vain, béatitude eurolâtre oblige.
C’est ce qui différencie un programme sérieux et quelques idées « séduisantes » mises en vitrine. Après, comme ce sont des questions de fond, que reste-t-il à négocier à la marge ? Après on peut croire au père Noël.
Damien
Il faudrait rappeler à Benoît Hamon qu’il est sorti vainqueur des primaires essentiellement parce que les gens refusaient de faire de nouveau confiance au gouvernement Valls et tous ses acolytes du PS.
Goissédé
Le plus intéressant, ce n’est pas Hamon mais ce que pensent ses électeurs. Jean-Luc Mélenchon a raison de poser ses conditions, car une assemblée de Hollande à Mélenchon sera ingérable et adieu les promesses de Hamon. Voyez ce qui vient de se passer à l’assemblée, pour ne pas casser la grande famille du PS, les socialistes se sont abstenus sur le projet de loi communiste contre la CETA.
PHILIPPE
Merci Jean-Luc encore une fois sur votre clarté un exercice, ce que devrait faire Mr H Weber lorsqu’il affirme avec le directeur du Point que notre programme se réfère au passé de 1981 alors que la droite et le PS n’ont eu de cesse de faire passer des lois iniques nous projetant avant le Second-Empire.
La lenteur de la réforme des institutions doit être réglée grâce à la 6e république, finissons-en avec la dérive de la décentralisation. Réduire les communes peut-être mais pas au profit des communautés de communes élues au « suffrage censitaire » dont les appellations ne veulent rien dire (à l’instar des régions). Des élus qui échappent au suffrage universel direct cumulant les charges en faisant montre d’hobereaux. Une détestation de la vie associative, des débats publics. Un emboitement de poupées russes pour faire des mégapoles en compétition, alors que les citadins se ruent vers les circuits courts dans les campagnes. Ne pas réduire le tourisme qu’à des rentrée d’argent !
Un seul mandat (puisons dans les colistiers) afin d’éviter l’entrisme et le népotisme de certains. « La République Une et Indivisible » est un gros dans la bouche communautaristes et des factieux. Un mandat unique, des émoluments de base, pas de salaire. La politique n’est pas un métier. L’élu d’aujourd’hui n’est pas mieux formé ou alors il s’appelle Macron et adieu l’altruisme. N’oublions pas que la culture et le tourisme (1ère source économique) doivent au cœur des débats.
boscheron
Il faut absolument organiser un débat télévisé entre Jean-Luc Mélenchon et B Hamon afin de demander à ce dernier comment il compte rapprocher les propositions faites dans les programmes de France Insoumise et de M Valls (sur 5 ou 6 sujets des plus importants) afin de réaliser son grand rassemblement. C’est le seul moyen de montrer aux gens que l’exercice relève de l’impossible. Moi, je refuse de porter le chapeau en cas de défaite de B Hamon, alors en les prenant à témoin on donne aux électeurs l’occasion de faire, auparavant, la part des choses.
antoniewski
A ce moment de la campagne qui commence on peut dire que Hamon et Mélenchon se présenteront chacun de leur cote et seront au mieux 3eme et 4eme. Le 2eme tour sera Le Pen et soit Fillon (ou son remplaçant) ou Macron. Les choses peuvent et vont encore évoluer mais, à mon avis, sans changer la nature des résultats du 1er tour. Pendant ce temps la, plus de 15 millions de français vont continuer à crever la dalle pendant que 150 riches rigoleront.
Excluez-vous que nous n’aurons pas une responsabilité partagée avec Hamon de ne pas avoir fait une union sur des bases correctes ? Cce qui nous unit est (peut être) plus important que qui nous sépare (Francois Mitterrand ? sans le « peut être » que j’ai ajouté). D’un coté nous campons sur des positions pures et dures, de l’autre Hamon partage pas mal de nos idées mais est pour l’instant en tenaille par les éléphants du PS ! Soyons réalistes, allons vers l’idéal (sans forcément y parvenir totalement). Je veux un vote non pas utile mais qui fasse relever la tête aux 15 millions cites ci dessus .
Quoiqu’il en soit je voterai Jean-Luc Mélenchon au premier et deuxième tour. Je suis un « insoumis en contradiction » je ne suis pas sûr d’être un cas isolé.
Une observation. Beaucoup de nos camarades insoumis ne font peut-être pas partie des 15 millions auxquels je me réfère (y compris moi même ). C’est bon d’être pur et dur quand on est la tête bien hors de l’eau !
boscheron
Eh oui, Hamon est bien pris en tenaille. C’est bien là son problème et c’est à lui de voir. Mais pas sans que les électeurs y voient clair (d’où ma proposition de débat au grand jour), le reste n’étant que des mots.
LOISEL
Je suis un ancien élu communiste local d’une ville de 9000 habitants avec une Maire jeune se revendiquant proche de l’UDI. J’ai voté à la primaire socialiste au 1er tour pour Montebourg et au 2eme pour Hamon afin de participer à débarquer Valls.
Aujourd’hui une situation inédite se présente à nous ? Comment faire pour qu’un représentant de la gauche puisse être au 2e tour ? Je laisse méditer nos responsables politiques sur ce sujet. Bon courage à toutes et tous.
Carmen
Je suis entièrement acquise à la cause et au mouvement de la France insoumise, faisant partie d’un groupe d’appui et soutenant les idées auprès de tous ceux qui acceptent de m’écouter. Merci de nous donner l’espoir qui semblait disparu. Si M. Mélenchon n’est pas élu, il est clair que je ne voterai plus.
Une petite précision tatillonne, mais je connais le goût commun pour les lettres que nous partageons M. Mélenchon bien d’autres et moi, « après que » serait plus correct suivi de l’indicatif ! Pour les autres discours à venir.
Michel
La logique d’un petit belge dans tout cela. Seuls Mr Mélenchon ou Mr Hamon, en leur nom personnel, ne passerons pas. Les Français dans ce cas devront subir encore durant un quinquennat dans l’état des sondages actuels, soit Mr Fillon ou Mr Macron. J’imagine le futur 5 ans plus tard. Non seulement le sentiment d’un rendez-vous historique manqué mais aussi une situation encore plus acerbe à l’avantage accru de la progéniture Le Pen devenue de ce fait encore malheureusement renforcée. Comme d’autres mélenchonistes, il m’apparaît que le rassemblement est non seulement indispensable mais urgent (5 ans c’est long et sera peut-être trop tard). Le ralliement de Mr Hamon aux insoumis serait parfait. Le ralliement inverse suggère de se coltiner pour partie avec l’ancien appareil du PS. Moins réjouissant de facto. Mais vaut-il mieux à défaut se retrouver avec Fillon ou Macron et qui sait Le Pen dans 5 ans ? Un peu d’imagination : Mélenchon et Hamon au sein du PS, l’un ou l’autre président et 1er ministre, auraient une faculté formidable de réformer entièrement ce parti, qui sait même lui donner un autre nom. Je ne crois pas à ce que les politiciens de type Valls aient la capacité de modifier leur schéma de pensée trop engoncés dans leurs certitudes. Mais ils peuvent y être forcés. Soit ils marchent, soit ils « dégagent ». Ils en auraient même le choix. J’imagine la force et la capacité réunies de ces 2 hommes, Mr Mélenchon et Mr Hamon à remettre la France sur pied.