Bravo au journal L’Humanité pour avoir levé le lièvre à temps ! Sébastien Jumel (PCF) d’abord, puis Adrien Quatennens (LFI) ensuite avaient repéré l’amendement de « la République en marche » qui voulait tuer la Sécurité sociale. L’Humanité a réagi au vol et permis que le combat commence aussitôt. Focalisé sur la réussite du discours de lundi du Président, la majorité a dû reculer séance tenante. C’est une victoire et il faut la mettre au crédit du journal communiste. Pour autant, nous ne baissons pas la garde. Car nous savons que la retraite à points est au coin du bois. Ce sera la mère de toute les batailles car c’est le cœur de la Sécurité sociale qui est en jeu, de son esprit, de son organisation, comme matrice d’une contre organisation de la société. Le coup de l’amendement est un indice très parlant de la direction que prend la charge libérale Macroniste.
C’est à mes yeux le coup de trop. Il pulvérise le pacte social jusqu’au cœur des classes moyennes et moyennes supérieures sans lesquelles un pouvoir du type de celui de Macron ne peut subsister. Il faut donc aiguiller précisément le prochain tir sur le cœur du dispositif adverse. Il faut montrer que tout le monde va y perdre. Les classes moyennes qui vont voir toute leur progression de carrière effacée d’un trait de plume, puisque le système des meilleures années de référence sera aboli, devraient s’en alarmer dès qu’elles auront compris l’arnaque.
Donc, cette fois-ci, la base sociale de la contre-offensive sera plus large. Plus large que contre les ordonnances qui ne frappaient « que » les employés et ouvriers du secteur privé. Plus large que dans la bataille SNCF qui ne mettait en joue « que » les agents du service public. Cette fois-ci, toute la structure sociale est concernée. C’est pourquoi j’ai pris bien en amont le problème du plan stratégique. À Marseille j’ai appelé à la formation d’un comité national de défense de la Sécu autour des syndicats. Il s’agit de régler d’entrée de jeu, au seuil de la lutte, les deux écueils qui nous ont bloqués aux précédentes étapes : la division des syndicats et le cloisonnement entre les syndicats et les forces associatives et politiques.
Depuis le 26 mai et la marée citoyenne, nous avons surmonté le cloisonnement entre syndicats, associations et politiques. Depuis le 28 juin, l’unité syndicale est entrée dans une nouvelle étape. Tout cela ne doit pas avoir été fait en vain. Et cette bataille mérite mieux que les hésitations coutumières et les tergiversations qui nous ont cloués au sol dans les batailles précédentes. La Sécurité sociale, c’est le cœur du cœur. Il faut faire face. Ce doit être le terrain sur lequel nous devons bloquer l’offensive anti-sociale de Macron.