Nous allons donc siéger 18 jours consécutifs, nuit et jour, pour tenir le calendrier parlementaire. Les incidents à répétition sont donc garantis et un travail de mauvaise qualité est certain. Pour le régime, c’est l’occasion de mettre en pratique un de ses moyens habituels de mépris du parlement. Si vous voulez que ça aille plus vite : retirez vos amendements, taisez-vous ! Et ainsi de suite.
Dans cette cohue va se régler la réforme constitutionnelle, et toutes les lois passant en deuxième lecture qui ont agité le semestre… Je suppose que l’antiparlementarisme bovin de nombre de commentateurs médiatiques va trouver bien des os à ronger dans l’expression de notre épuisement. Les aboyeurs de service et les petits donneurs de leçon dans les réseaux sociaux vont se régaler de nouvelles comptabilités des absents, des présents des « débats ratés » et ainsi de suite. L’an dernier, les chiens de garde s’étaient abondamment gaussés de nos demandes de pause. Leur modernité n’allait pas jusqu’à nous reconnaître le droit à une vie de famille. Mais comme les plus venimeux des klaxons du parti médiatique seront en vacances, j’ai espoir que, du moins, on souffre sans être en plus insultés sans relâche.
Pour nous, les insoumis, l’effort est spécialement rude. Nous ne sommes que 17. Il faut donc organiser un roulement de la présence d’une toute autre densité que celle à laquelle doivent s’astreindre les 315 membres du groupe « La République en Marche ». Leur mépris pour les autres députés se manifestant dans tous les débats, on sait qu’il n’y a rien à attendre d’eux. Bien sûr je serai ravi que des citoyens de leur circonscription tiennent des comptes des présences et absences des députés LREM pendant cette période et les publient sur leur mur Facebook.